«Cet acte d'accusation ne fournit aucun élément de preuve, même le plus mince, à l'appui des charges de terrorisme forgées de toute pièce qu'il contient. En validant cette mise en examen, le tribunal d'Istanbul a raté une occasion en or de mettre un terme à cette erreur judiciaire grotesque», a déclaré John Dalhuisen, directeur d'Amnesty International pour l'Europe.
«En validant cette mise en examen, le tribunal d'Istanbul a raté une occasion en or de mettre un terme à cette erreur judiciaire grotesque.»
- John Dalhuisen, directeur d'Amnesty International pour l'Europe
«Ces poursuites sont motivées par des considérations politiques et ont pour seul but de réduire au silence des défenseurs des droits humains parmi les plus influents de Turquie. Il est impensable que quiconque ayant lu les accusations fantaisistes qui figurent dans cet acte d'inculpation puisse le voir autrement.»
Jusqu'à 15 ans de prison
Dix militants, dont Idil Eser, directrice d’Amnesty International Turquie, ont été arrêtés le 5 juillet 2017, tandis que le président d’Amnesty International Turquie, Taner Kılıç, avait été arrêté un mois plus tôt. Aux termes de l'acte d'inculpation validé mardi 17 octobre 2017, ils sont accusés d'être membres de diverses «organisations terroristes armées», charges pour lesquelles ils risquent jusqu'à 15 ans d'emprisonnement.
Taner Kılıç inclus dans l'acte d'accusation des «10 d'Istanbul»
Le 4 octobre, un procureur d'Istanbul a prononcé la mise en accusation des 10 d'Istanbul en y incluant Taner Kılıç, ce qui signifie que celui-ci sera non seulement jugé le 26 octobre pour les faits qui lui ont été reprochés après son arrestation, mais aussi le 25 octobre dans l'affaire dite «de Büyükada». Dans cet acte d'accusation, le procureur a demandé que Taner Kılıç soit ajouté à la liste des accusés car, selon lui, il était au courant des préparatifs de l'atelier auquel participaient les militants à Büyükada et il était en contact avec Idil et un autre des accusés.