Les Mères du samedi se réunissent brièvement et pacifiquement tous les samedis sur la place Galatasaray depuis 1995. En 1999, les familles de disparus ont été forcées de cesser leurs veillées en raison des manœuvres d’intimidation et de harcèlement de la police. Elles ont recommencé à se rassembler en 2009 et continuent depuis. Elles réclament vérité et justice pour leurs proches, qui font partie des centaines de victimes présumées de disparition forcée en Turquie dans les années 1980 et 1990. La plupart de ces familles ne connaissent pas les circonstances de la disparition de leurs parents et ne savent même pas si ceux-ci sont encore en vie ou non. Les responsables présumés n’ont jamais été traduits en justice.
Le 25 août 2018, les Mères du samedi étaient censées organiser leur 700e veillée pacifique, événement largement anticipé. Ce devait être un jour de commémoration de leurs proches, mais leur manifestation pacifique a été violemment interrompue par la police. Des dizaines de policiers ont utilisé du gaz lacrymogène, des canons à eau et des balles en caoutchouc, et maintenu 47 personnes – dont de nombreux proches de disparus – en détention pendant plusieurs heures dans les bus de police.
La tenue de la veillée n’a pas été autorisée depuis le 25 août dernier. Chaque semaine, des proches de disparus déterminés à se rassembler pacifiquement risquent d’être brutalement dispersés par la police.
Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a rencontré certains membres de la famille de personnes disparues en 2011, alors qu’il était Premier ministre. Lors d’une réunion de deux heures, il a promis que le gouvernement s’attellerait à la question des disparitions.
Plus Recep Tayyip Erdoğan recevra d’appels l’exhortant à respecter son engagement, plus l’interdiction de la veillée pacifique des Mères du samedi sera susceptible d’être levée. Avec votre aide, nous pouvons amplifier la voix des Mères du samedi et faire en sorte que le monde ait conscience de leur sort.