Des milliers de prisonniers en Turquie ont entrepris une grève de la faim en novembre 2018 pour demander une amélioration des conditions de détention du leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan qui n’avait alors pas droit aux visites de ses avocats, ni de sa famille. La grève a pris fin le 26 mai après que Öcalan ait pu recevoir à deux reprises la visite de ses avocats le 2 et le 22 mai dernier après plus de huit ans d’interruption.
Amnesty ne prend pas spécifiquement position sur le bien-fondé des grèves de la faim. L'organisation observe et rend compte des violations des droits humains auxquelles doivent faire face les grévistes en conséquence de leur action pacifique.
Durant les grèves turques, Amnesty a récolté des témoignages crédibles selon lesquels les autorités turques n’ont pas respecté les droits des prisonniers en grève de la faim. Un grand nombre d’entre eux a dû subir des mesures disciplinaires telles que la privation d’activités sociales et culturelles ou la détention à l’isolement pendant plusieurs semaines en conséquence de leur protestation pacifique.
D’autres témoignages ont également fait état d’interventions policières dans toute la Turquie contre des personnes, notamment les mères des détenus en grève, qui manifestaient pour exprimer leur solidarité avec les grévistes et ceci en violation du droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique.