Des milliers de personnes se sont rassemblées à Istanbul pour protester après que la Turquie a annoncé son intention de se retirer de la Convention d'Istanbul. © Amnesty International
Des milliers de personnes se sont rassemblées à Istanbul pour protester après que la Turquie a annoncé son intention de se retirer de la Convention d'Istanbul. © Amnesty International

Turquie Mobilisation des femmes contre le retrait de la Convention d'Istanbul

29 mars 2021
Des centaines de personnes sont descendues dans la rue en Turquie samedi, pour le deuxième week-end consécutif, afin de protester contre la décision du président Recep Tayyip Erdogan de se retirer de la Convention d'Istanbul, le tout premier traité européen visant à combattre et à prévenir la violence contre les femmes et la violence domestique.

Alors que de grandes manifestations étaient attendues en Turquie ce week-end, Nils Muižnieks, directeur pour l’Europe à Amnesty International, a déclaré:

«Ce week-end et au cours des semaines et mois à venir, des groupes de femmes à travers le pays et dans le reste du monde mèneront des actions pour faire annuler cette grave menace qui pèse sur leur sécurité et pour exiger le respect de leurs droits humains.

«Nous serons là pour demander aux autorités turques de revenir sur leur dangereuse décision de se retirer d’un traité destiné à mettre fin aux violences contre les femmes. Ce retrait bafoue les droits de millions de femmes et de jeunes filles dans le pays et va à l’encontre des prétendus engagements du gouvernement pour protéger les victimes d’agression sexuelle et de violence domestique.

«La Convention d’Istanbul est plus importante que jamais dans le contexte de certaines mesures liées à la pandémie de COVID-19, telles que le confinement, qui ont entraîné une hausse brutale des signalements de violence à l’égard de femmes et de jeunes filles.» Nils Muižnieks, directeur pour l’Europe à Amnesty International

«La Convention d’Istanbul est plus importante que jamais dans le contexte de certaines mesures liées à la pandémie de COVID-19, telles que le confinement, qui ont entraîné une hausse brutale des signalements de violence à l’égard de femmes et de jeunes filles.

«Comme l’ont clairement montré les mouvements Times Up et MeToo, les femmes sont confrontées à des atteintes aux droits humains similaires dans le monde entier. La solidarité internationale est donc primordiale. C’est pourquoi le mouvement d’Amnesty International, présent dans plus de 80 pays, se joint à un appel qui devient plus pressant de jour en jour. Le monde observe ce qui se passe.»

Complément d'information

La Convention d’Istanbul établit des normes minimales en matière de prévention de la violence, de protection et de soutien des femmes et des jeunes filles en danger, et de poursuites pénales contre les auteurs présumés.

Lundi 22 mars, le gouvernement turc a tenté de justifier sa proposition de retrait de ce traité en affirmant qu’il était utilisé afin de «normaliser l’homosexualité», ce qui serait «incompatible avec les valeurs sociales et familiales de la Turquie».