«Compte tenu des tensions croissantes que connaît le pays et des violences désormais meurtrières qui opposent groupes pro-Ukraine et pro-Russie, il est crucial de lancer une mission robuste de suivi des droits humains et d’autoriser les observateurs à se rendre librement dans toute l'Ukraine, y compris en Crimée», a déclaré John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.
Des militants «disparaissent» en Crimée
Trois militants ont «disparu» pendant la nuit de jeudi 13 mars à Simféropol, la capitale de la Crimée. Vendredi 14 mars, Amnesty International a parlé au père d’Oleksi Gritsenko, membre du mouvement Automaïdan, qui a «disparu» au même moment que deux autres militants, Natalia Loukiantchenko et Sergui Souproun. Ils se trouvaient tous les trois dans la région depuis la semaine précédente.
La géolocalisation a permis de déterminer que les téléphones portables de deux de ces militants se trouvaient à proximité du commissariat militaire de Simférapol, où des soldats en uniforme banalisé tiennent la garde. Les soldats nient détenir ces trois personnes. La voiture des militants n’a pas non plus reparu.
Amnesty International demande aux autorités de Crimée de retrouver immédiatement Oleksi Gritsenko, Natalia Loukiantchenko et Sergui Souproun, et de veiller à ce qu'ils soient libérés immédiatement et sans condition.
Non-respect de la loi et violences de masse
«Les informations faisant état d’actes de harcèlement et d’intimidation infligés à des militants et à des journalistes par les forces militaires de facto de la Crimée sont extrêmement inquiétantes, car cela signifie que les violations des droits humains sont déjà monnaie courante», a déclaré John Dalhuisen.
Pendant que les regards sont braqués sur la Crimée, des violations des droits humains continuent à être commises ailleurs en Ukraine. Amnesty International est également préoccupée par le fait que la police manque à son devoir consistant à protéger de manière adéquate les personnes exerçant pacifiquement leurs droits à la liberté de réunion et d'expression.
Des séquences vidéo filmées à Donetsk montrent qu’un cordon de policiers séparait les deux camps au début, jusqu'à ce qu'un groupe d’hommes armés de bâtons, de tubes de métal et de couteaux ne forcent ce cordon et ne s’en prennent aux manifestants pro-Ukraine.
«Ce qui avait commencé comme une manifestation pacifique à Donetsk a sombré dans la pire violence observée depuis que les affrontements de Maïdan ont mené à un changement de gouvernement à Kiev. Les tensions restent vives, et la police doit respecter et protéger le droit de tous de manifester de manière pacifique», a déclaré John Dalhuisen.