Cet appel intervient après que le ministère ukrainien de l’Intérieur a publié une déclaration ce même jour affirmant que trois postes de contrôle avaient été pris et cinq terroristes «détruits» par les forces de sécurité ukrainiennes lorsqu’elles ont tenté de reprendre le contrôle de Slovyansk, dans la région de Donetsk, tenu par un groupe armé pro-russe.
«Les normes internationales relatives à l’usage de la force et des armes à feu sont claires : les responsables de l’application des lois ne doivent utiliser des armes à feu que pour défendre les personnes d’une menace imminente de mort ou de blessure grave. Ils doivent recourir à des moyens non violents avant d’utiliser la force et ne doivent faire usage d’armes à feu qu’en dernier recours. Lorsque le recours à la force ou aux armes à feu est inévitable, ils doivent faire preuve de retenue et s’efforcer de ne causer que le minimum de dommages et d'atteintes à l'intégrité physique et s’efforcer de préserver la vie, a déclaré Heather McGill, spécialiste de l’Ukraine au sein d’Amnesty International.
«Il faut mener une enquête indépendante et impartiale sur les événements qui ont conduit aux pertes en vies humaines signalées aujourd’hui aux postes de contrôle de Slovyansk ; si cette enquête conclut que les forces ukrainiennes ont bafoué les normes internationales et recouru à une force arbitraire ou abusive, il faudra les traduire en justice.
«Les prises d’otages imputables au groupe armé lors de sa prise de contrôle des institutions publiques à Slovyansk et dans d’autres villes de l’Est de l’Ukraine constitue une violation des droits humains, mais cela ne saurait justifier que les forces de sécurité ukrainiennes commettent à leur tour des violations.»