Image d'icône (droits expirés de l'image originale) © Amnesty International
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Ukraine / Russie Protéger les droits des prisonniers de guerre

Communiqué de presse du 8 mars 2022, Londres, Berne – Contact du service de presse
Les droits des prisonniers de guerre qui ont été capturés pendant l'invasion de l'Ukraine par la Russie doivent être respectés en vertu de la Convention de Genève (III) sur les prisonniers de guerre.

Ces derniers jours, les autorités ukrainiennes ont amené des prisonniers de guerre russes à des conférences de presse pour évoquer leur rôle dans l'invasion militaire, et des vidéos diffusées sur les médias sociaux ont également montré des soldats capturés en train de contacter des membres de leur famille en Russie.

Des vidéos de soldats ukrainiens capturés sont également apparues sur les médias sociaux, bien que l'on ne sache pas encore si elles ont un caractère officiel.

«Toute apparition publique peut mettre les prisonniers de guerre en danger lorsqu'ils sont renvoyés dans leur pays d'origine.»
Joanne Mariner, directrice du programme Réaction aux crises

« Alors que le conflit se poursuit, il est essentiel que toutes les parties au conflit respectent pleinement les droits des prisonniers de guerre », a déclaré Joanne Mariner, directrice du programme Réaction aux crises d'Amnesty International.

« Toute apparition publique peut mettre les prisonniers de guerre en danger lorsqu'ils sont renvoyés dans leur pays d'origine, et s'avérer également problématique pour leur famille pendant leur détention ».

« L'article 13 de la Convention de Genève (III) sur les prisonniers de guerre stipule explicitement que ceux-ci doivent être protégés à tout moment, notamment de la curiosité publique. Il est du devoir de la puissance détentrice de veiller à ce que les droits de ces prisonniers soient correctement respectés dès le moment de leur capture. »

La Convention de Genève

L'article 13 de la Convention de Genève III stipule : « Les prisonniers de guerre doivent être traités en tout temps avec humanité. Tout acte ou omission illicite de la part de la puissance détentrice entraînant la mort ou met­tant gravement en danger la santé d’un prisonnier de guerre en son pouvoir est inter­dit et sera considéré comme une grave infraction à la présente Convention. En parti­culier, aucun prisonnier de guerre ne pourra être soumis à une mutilation physique ou à une expérience médicale ou scientifique de quelque nature qu’elle soit qui ne serait pas justifiée par le traitement médical du prisonnier intéressé et qui ne serait pas dans son intérêt.

Les prisonniers de guerre doivent de même être protégés en tout temps, notam­ment contre tout acte de violence ou d’intimidation, contre les insultes et la curiosité publique. »

Le commentaire du Comité international de la Croix-Rouge qui fait autorité dans ce domaine précise que « tout matériel permettant d'identifier des prisonniers individuels doit normalement être considéré comme soumettant ces derniers à la curiosité publique et ne peut par conséquent être transmis, publié ou diffusé. »

Amnesty International demande que le droit international humanitaire et le droit relatif aux droits humains soient respectés alors que le conflit en Ukraine continue de s'intensifier.