Fayçal Benlatrèche.
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Plusieurs mois avant sa disparition forcée, Fayçal et son frère Sofiane, âgé alors de 17 ans, ont été arrêtés et détenus pendant six jours au poste de police central de Constantine. Pendant sa détention, Fayçal a été interrogé au sujet de membres supposés de groupes armés. Il a également été battu. Alors que les deux frères étaient maintenus en détention, leur père, Rabah Benlatrèche, a été interrogé au sujet de son vote lors des élections de 1991 et de son affiliation politique.
En 1999, après avoir remué ciel et terre pour retrouver son fils, Rabah Benlatrèche a fondé une organisation œuvrant en faveur des victimes de disparition forcée dans l’est de l’Algérie. Malgré les très nombreuses informations recueillies par cette organisation sur des centaines de cas, les autorités n'ont pas mené de véritables enquêtes. Les familles de victimes de disparition forcée sont régulièrement empêchées de mener leur manifestation hebdomadaire devant des bâtiments officiels pour réclamer la vérité et la justice.
Rabah Benlatrèche est mort à la fin du mois de septembre 2009 sans connaître la vérité sur le sort de son fils Fayçal.
Revendications de l'action terminée
Monsieur le Président,
Au début de l'année 1995, Fayçal Benlatrèche, un étudiant en sciences naturelles, algérien de 19 ans, préparait ses examens. Il n’a jamais pu finir ses études, car le 12 mars 1995 vers minuit, il a été arrêté au domicile familial à Constantine. Il a été enlevé, pieds nus et en pyjama, par des soldats cagoulés en tenue de combat. Sa famille, qui a assisté à son arrestation, ne l'a jamais revu.
Plusieurs mois avant sa disparition forcée, Fayçal et son frère Sofiane, âgé alors de 17 ans, ont été arrêtés et détenus pendant six jours au poste de police central de Constantine. Pendant sa détention, Fayçal a été interrogé au sujet de membres supposés de groupes armés. Il a également été battu. Alors que les deux frères étaient maintenus en détention, leur père, Rabah Benlatrèche, a été interrogé au sujet de son vote lors des élections de 1991 et de son affiliation politique.
En 1999, après avoir remué ciel et terre pour retrouver son fils, Rabah Benlatrèche a fondé une organisation œuvrant en faveur des victimes de disparition forcée dans l’est de l’Algérie. Malgré les très nombreuses informations recueillies par cette organisation sur des centaines de cas, les autorités n'ont pas mené de véritables enquêtes. Les familles de victimes de disparition forcée sont régulièrement empêchées de mener leur manifestation hebdomadaire devant des bâtiments officiels pour réclamer la vérité et la justice.
Rabah Benlatrèche est mort à la fin du mois de septembre 2009 sans connaître la vérité sur le sort de son fils Fayçal.
Je suis très préoccupé·e par cette situation et vous exhorte, Monsieur le Président, à exiger qu'une enquête exhaustive, impartiale et indépendante soit menée sur la disparition forcée de Fayçal Benlatrèche. Je vous exhorte à en rendre publiques les conclusions. Je demande également que les responsables présumé·e·s de sa disparition forcée soient traduit·e·s en justice dans le respect des normes internationales d’équité des procès.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Président, en l’expression de ma haute considération.
Cette lettre fait partie des Lettres contre l’oubli d'août 2011. | Retour au sommaire des Lettres contre l’oubli | Télécharger le fichier Word| S'inscrire pour recevoir un e-mail chaque mois avec les nouvelles lettres