Le roi Abdallah bin Abdul Aziz al Saoud a annoncé dimanche 25 septembre que les femmes auraient le droit de voter et de se présenter aux élections municipales – le seul scrutin universel du pays – à partir de 2015 et qu’elles pourraient être nommées au Conseil consultatif, un organe qui conseille la monarchie.
Cependant, en vertu de la législation répressive de l’Arabie saoudite, une femme ne peut ni voyager, ni s’engager dans un travail rémunéré ou des études supérieures, ni se marier sans la permission d’un tuteur de sexe masculin.
«C’est une avancée positive, bien que limitée, sur le long chemin vers l’égalité entre les genres en Arabie saoudite, qui témoigne du long combat des défenseurs des droits des femmes dans ce pays, a déclaré Philip Luther, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
«Cette mesure aurait toutefois dû être prise depuis longtemps et ne va pas du tout assez loin.»
Répression contre les femmes qui réclament leurs droits
Les femmes ne peuvent toujours pas non plus conduire légalement dans le royaume. Une campagne médiatisée en faveur du droit de conduire lancée par des Saoudiennes en juin dernier a donné lieu à des dizaines d’arrestations.
Toutes les femmes placées en détention ont été libérées peu de temps après, mais seulement après avoir été forcées à s’engager par écrit à ne plus conduire. Plusieurs d’entre elles feraient l’objet d’une procédure judiciaire.
«Tout le système de subordination des femmes aux hommes en Arabie saoudite doit être démantelé, a ajouté Philip Luther.
«Nous ne pouvons qu’espérer que cette annonce concernant le vote sera la première d’une longue série de réformes garantissant aux Saoudiennes les droits qu’elles revendiquent depuis si longtemps.»
Le concept de tutelle des hommes sur les femmes, qui s’applique en Arabie saoudite, limite fortement les droits des femmes dans leur vie privée et publique. De plus, les Saoudiennes mariées à un ressortissant étranger ne peuvent pas transmettre leur nationalité à leurs enfants, contrairement à leurs compatriotes masculins dans le même cas.
Par ailleurs, la violence domestique à l’encontre des femmes semble être monnaie courant dans le pays.
«Même si elle va dans la bonne direction, l’Arabie saoudite avance bien trop lentement. En fin de compte, ce n’est pas très glorieux d’être l’un des derniers pays au monde à accorder le droit de vote aux femmes», a conclu Philip Luther.