Une exécution publique en 2012. © Madad News Agency
Une exécution publique en 2012. © Madad News Agency

Arabie Saoudite Nouvelle condamnation à mort par décapitation

11 mars 2013
En Arabie saoudite, sept hommes devraient être exécutés et l’un d’eux crucifié. Ils ont été déclarés coupables de vol à main armée, après avoir semble-t-il «avoué» sous la torture.  Une preuve de plus de la conception fondamentalement imparfaite de la loi et de l’ordre dans ce pays.

Les hommes condamnés, dont deux étaient apparemment mineurs au moment des faits, ont été condamnés à l’issue d’un procès rapide, sur la base d’«aveux» qui semblent leur avoir été extorqués sous la torture. Ils n’ont pas été autorisés à avoir un avocat et se sont vu refuser le droit de faire appel.

Le taux d’exécutions en Arabie saoudite est l’un des plus élevés au monde. Au moins 17 personnes ont été exécutées depuis le début de l’année, dont huit étrangers, notamment Rizana Nafeek, employée de maison sri-lankaise âgée seulement de 17 ans au moment des faits qui lui étaient reprochés. L’Arabie saoudite applique la peine de mort pour un large éventail d’infractions, comme celles relatives à la législation sur les stupéfiants, l’apostasie et la sorcellerie. Les condamnés à mort sont généralement décapités, souvent en public. Le corps est parfois «crucifié» : il est alors placé sur un poteau sur une place publique, avec la tête en cas de décapitation, pour servir de moyen de dissuasion.

Un système judiciaire en-deça des normes internationales

«Le système judiciaire saoudien est fondamentalement déficient. Le fait qu’un individu puisse être exécuté sur la base d’« veux» visiblement arrachés sous la torture et à l’issue d’un procès lui refusant le droit à un avocat est tout simplement illégal», a déclaré Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. «L’exécution de ces hommes doit être immédiatement annulée. Ils doivent pouvoir bénéficier d’un nouveau procès et leurs allégations de torture doivent faire l’objet d’une enquête.»

En Arabie saoudite, les procédures judiciaires sont loin de respecter les normes internationales en matière d’équité des procès, ce qui signifie que des innocents peuvent être condamnés à mort. Les accusés sont rarement autorisés à être officiellement représentés par un avocat et, dans bon nombre de cas, ils ne sont pas informés de l’avancée des poursuites engagées contre eux. Ils peuvent être déclarés coupables uniquement sur la base d’«aveux» obtenus sous la contrainte ou par la tromperie.