Le 9 janvier 2015, Raif Badawi a reçu cinquante flagellations en public après la prière du vendredi sur une place de Djedda, ce qui a suscité l’indignation de la communauté internationale. © Amnesty International
Le 9 janvier 2015, Raif Badawi a reçu cinquante flagellations en public après la prière du vendredi sur une place de Djedda, ce qui a suscité l’indignation de la communauté internationale. © Amnesty International

Arabie Saoudite La Cour suprême confirme la condamnation de Raif Badawi

7 juin 2015
La décision qu’a prise la Cour suprême d’Arabie saoudite de confirmer la condamnation du blogueur Raif Badawi à dix ans de prison et mille flagellations porte un coup terrible à la liberté d’expression, a déclaré Amnesty International.

«Le maintien de cette peine cruelle et injuste est odieux. Tenir un blog n’est pas un crime. Raif Badawi est puni pour avoir simplement osé exercer son droit à la liberté d'expression, a déclaré Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.

Un mépris pour la justice et les militants

«En n’annulant pas sa condamnation, les autorités ont aujourd’hui fait preuve d’un mépris total pour la justice et pour les dizaines de milliers de voix dans le monde qui demandent sa libération immédiate et sans condition. Maintenant que sa condamnation est définitive et ne peut être annulée, sa flagellation en public pourrait reprendre dès vendredi et il purgera injustement le reste de sa peine. La décision de la Cour suprême entache encore davantage le bilan déjà peu réjouissant de l’Arabie saoudite en matière de droits humains.»

Le 7 mai 2014, Raif Badawi a été condamné par le tribunal pénal de Djedda à dix ans de prison, mille coups de bâton et une amende d’un million de riyals (environ 235 000 euros) pour avoir créé un forum en ligne de débat public. Amnesty International l’a adopté comme prisonnier d'opinion et une action mondiale lancée afin de réclamer sa libération a recueilli le soutien de dizaines de milliers de personnes sur tous les continents.

Neuf cent coups de bâton

Le 9 janvier 2015, Raif Badawi a reçu cinquante coups de bâton en public après la prière du vendredi sur une place de Djedda, ce qui a suscité l’indignation de la communauté internationale. Deux semaines d’affilée, la séance de flagellation qui devait suivre a été annulée sur avis médical. Il n’a pas été flagellé depuis lors, sans que les autorités en révèlent le motif. À la suite de cette décision, le risque qu’il reçoive les neuf cent cinquante coups de fouet restants est imminent.

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