Ali al Nimr | © FB/Free Ali al Nimr
Ali al Nimr | © FB/Free Ali al Nimr

Arabie saoudite Un militant mineur condamné à mort

22 septembre 2015
Une juridiction saoudienne a condamné à mort un militant chiite pour des infractions qu'il est accusé d'avoir commises à l'âge de 17 ans. Le jeune homme affirme avoir été soumis à des actes de torture visant à le faire «avouer».

Le 27 mai 2014, Ali Mohammed Baqir al Nimr, militant chiite, a été condamné à mort par le Tribunal pénal spécial (SCC) de Djedda, en Arabie saoudite. Il n’est autre que le neveu d’un religieux chiite reconnu, lui aussi condamné à mort en 2014. Le jeune a été déclaré coupable de participation à des manifestations contre le gouvernement, d'attaque à l'encontre des forces de sécurité, de détention d'une mitrailleuse et de vol à main armée. La condamnation vient apparemment d’être confirmée par la Cour suprême, un jugement qui doit encore être ratifié par le Roi Salman. Le cas échéant, le Ministère de l’intérieur pourra procéder à l’exécution d’Ali Mohammed Baqir al Nimr à tout moment.

Torturé

Ali al Nimr a été arrêté le 14 février 2012, à l'âge de 17 ans, et conduit à la prison de la Direction générale des enquêtes à Dammam, dans la province de l'Est. Il n'a pas été autorisé à s'entretenir avec son avocat et aurait été soumis par des agents de ce service à des actes de torture et d'autres mauvais traitements visant à le faire signer des «aveux». La cour semble avoir fondé sa décision sur ces derniers et a refusé d'examiner ses allégations.

Exécutions en série en Arabie Saoudite

L'Arabie saoudite est l'un des pays du monde qui recourent le plus à des exécutions. Ses autorités ont ôté la vie à plus de 2 200 personnes entre 1985 et 2015. Et cette année, les exécutions ont fortement augmenté. Dans ce pays, les procédures judiciaires sont loin de respecter les normes internationales d’équité des procès : les condamnations à mort sont souvent prononcées lors de procès secrets et les personnes peuvent être déclarées coupables sur la base de simples «aveux» obtenus sous la torture. Les condamnations à mort de mineur·e·s violent aussi les normes internationales en vigueur. Dans les cas de membres de la communauté minoritaire chiite dans la province de l’Est – où les pouvoirs publics étouffent les manifestations par la violence -  les condamnations à mort sont, la plupart du temps, ordonnées par le Tribunal pénal spécial (SCC).

Exigez l’annulation de la condamnation à mort d’Ali al Nimr auprès de l’Ambassade saoudienne à Berne (voir Action par mail).