Arabie saoudite: Action lettre terminée pour Waleed Abu al-Khair Avocat condamné à 15 ans de prison pour ses activités de défense des droits humains

Lettres contre l'oubli de février 2016
Waleed Abu al-Khair est un éminent avocat qui a défendu de nombreuses victimes et militants des droits humains, notamment le blogueur Raif Badawi. Son engagement lui vaut de purger actuellement une peine de 15 ans de prison, assortie de 15 ans d’interdiction de quitter le territoire.

Waleed Abu al-Khair © Droits réservés Il est le premier défenseur des droits humains à avoir été condamné en vertu d’une nouvelle loi antiterroriste saoudienne entrée en vigueur début 2014.

En tant qu’avocat, Waleed Abu al-Khair a instruit de très nombreux dossiers de victimes de violations des droits humains. Il est l’un des très rares avocats à avoir osé le faire alors que les autorités font taire toute forme de dissidence ou d’appel à la liberté. Waleed a ainsi défendu des réformistes pacifiques, dont le blogueur Raif Badawi, condamné à 10 ans de prison et 1000 coups de fouet. En 2008, il a fondé une association pour promouvoir et défendre les droits humains. Il a régulièrement plaidé pour l’obtention de réformes afin d’améliorer la situation des droits humains dans un pays qui les bafoue ouvertement.

L’engagement indéfectible de Waleed et son refus de se soumettre aux pressions en a fait l’une des bêtes noires du régime. Depuis 2011, il a ainsi été harcelé et arrêté à de très nombreuses reprises. En octobre 2013, Waleed avait été condamné à 3 mois de prison pour avoir abrité chez lui un forum informel de défenseurs des droits humains. Pour ces mêmes faits, il a parallèlement été inculpé devant un tribunal pénal spécial en vertu de la nouvelle législation antiterroriste, entrée en vigueur en février 2014. Cette nouvelle loi a permis de renforcer le harcèlement dont sont victimes celles et ceux qui osent s’engager pour la démocratie et les droits humains.

En vertu de ces nouveaux dispositifs, Waleed a été de nouveau condamné le 6 juillet 2014 à 15 ans de prison, assorti d’une interdiction de quitter le territoire de 15 ans.

Sa condamnation aurait pu être réduite, mais il refuse de s’excuser d’avoir exercé pacifiquement son droit de réunion et sa liberté d’expression. Son régime de détention l’expose à la torture et à d’autres traitements cruels et inhumains. Depuis la prison, il déclarait: «Je n’ai d’autres choix que de résister à la force de cette tempête, par respect pour tous les militants qui m’ont précédé et les principes auxquels nous croyons. Mon seul choix est de rester inébranlable et de supporter cela.» Amnesty International considère Waleed Abu al-Khair comme un prisonnier d’opinion.

 


Action lettre terminée