Pendant des décennies, la Loi sur la tutelle a lié divers aspects de la vie d'une femme au consentement d'un parent masculin. Avec les réformes actuelles, les femmes majeures devraient maintenant être en mesure de décider par elles-mêmes si elles veulent voyager et où elles veulent le faire. Elles ont désormais les mêmes droits de gérer un ménage et d'enregistrer les mariages, les divorces, les naissances et les décès auprès des autorités.
1 - Une guerre dévastatrice au Yémen
La coalition menée par l'Arabie saoudite participe largement à la guerre dévastatrice qui déchire le Yémen depuis trois ans et demi. Des milliers de civils, y compris des enfants, ont été tués lors des bombardements et des tirs d'artillerie ayant touché des hôpitaux, des écoles et des maisons. Amnesty International a rassemblé des informations sur des violations répétées du droit international humanitaire, notamment sur des crimes de guerre. Pourtant, des pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni et la France continuent de conclure des ventes d’armes lucratives avec les Saoudiens. Le 26 juin 2019, la Suisse a également interdit les activités de Pilatus Flugzeugwerke AG en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. Amnesty International se félicite de cette décision.
2 - Une répression acharnée exercée contre les militants pacifiques, les journalistes et les universitaires
Depuis l'arrivée au pouvoir du prince héritier Mohammed ben Salmane, de nombreux militants de renom ont été arrêtés ou condamnés à de longues peines d'emprisonnement uniquement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion. Les autorités prennent pour cible la communauté des défenseurs des droits humains, petite mais active, et elles utilisent les lois antiterroristes et contre la cybercriminalité pour réprimer ses activités pacifiques qui visent à dénoncer et à combattre les violations des droits humains.
3 - Arrestations de défenseurs des droits des femmes
En début d'année, plusieurs défenseurs des droits des femmes de premier plan ont été arrêtés dans le cadre de la répression persistante exercée par les autorités saoudiennes contre la communauté des défenseurs des droits humains. À la suite de leur arrestation, le gouvernement a lancé une campagne de dénigrement visant à les discréditer en les qualifiant de «traîtres». ces personnes risquent d'être jugées par un tribunal antiterroriste et condamnées à de lourdes peines d'emprisonnement.
4 - Exécutions
L’Arabie saoudite fait systématiquement partie des pays du monde qui procèdent au plus grand nombre d’exécutions. Des dizaines de personnes sont mises à mort chaque année, bien souvent par décapitation en public. Nous considérons que la peine capitale bafoue le droit à la vie et constitue le châtiment le plus cruel, le plus inhumain et le plus dégradant qui soit. De plus, alors qu'il n'a jamais été prouvé où que ce soit dans le monde que la peine capitale ait un effet dissuasif sur la criminalité, l'Arabie saoudite continue de condamner à mort des personnes et de les exécuter à l'issue de procès d'une flagrante iniquité. Depuis le début de l'année 2019, l'Arabie saoudite a exécuté 104 personnes, dont 37 sur une seule journée d'avril.
5 - Des châtiments cruels, inhumains et dégradants
Les tribunaux saoudiens continuent de prononcer des peines de flagellation pour de nombreuses infractions, souvent à l’issue de procès iniques. Raif Badawi a été condamné à 1 000 coups de fouet et à 10 ans d'emprisonnement uniquement parce qu'il tenait un blog. Certaines infractions sont punies d'une peine d'amputation ou d'amputation croisée, qui constituent toujours des actes de torture.
6 - Recours généralisé à la torture en détention
D'anciens détenus et prévenus, ainsi que d'autres personnes, ont expliqué à Amnesty International que les forces de sécurité utilisent couramment et de façon généralisée la torture et d’autres mauvais traitements, et que les responsables de ces agissements ne sont jamais traduits en justice.
7 - Discrimination systématique à l’égard des femmes
Les femmes et les jeunes filles sont en butte à une discrimination profondément enracinée en Arabie saoudite. Bien que certaines parties de la loi sur les tutelles aient été réformées en ce qui concerne les voyages, la famille et le ménage, d'autres aspects de la vie commune nécessitent encore le consentement d'un tuteur. Par exemple, les femmes ont encore besoin du consentement d'un tuteur si elles veulent se marier. De même, un tuteur doit donner son accord si une femme veut quitter un refuge pour femmes où elle a demandé une protection contre la violence domestique.
8 - Une discrimination religieuse bien ancrée
Des membres de la minorité chiite du royaume continuent de faire l’objet d’une discrimination profondément enracinée qui restreint leur accès aux services gouvernementaux et à l’emploi. De nombreux militants chiites ont été condamnés à mort ou à de longues peines d’emprisonnement pour leur participation supposée à des manifestations contre le gouvernement en 2011 et 2012.
9 - «Ce qui se passe en Arabie saoudite ne regarde que l'Arabie saoudite»
Les autorités saoudiennes prennent des sanctions, y compris par le biais des tribunaux, contre les militants pacifiques et les proches de victimes ou les victimes qui contactent des organisations indépendantes de défense des droits humains, comme Amnesty International, ou des diplomates et des journalistes étrangers.
10 - Le meurtre de Jamal Khashoggi
À la suite du meurtre de Jamal Khashoggi, Amnesty International a demandé au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, d'ouvrir une enquête indépendante de l'ONU sur les circonstances de l'exécution extrajudiciaire de cet homme, sur les éventuels actes de torture et tous les autres crimes et violations commis dans cette affaire. Après la publication du rapport de l’ONU sur le meurtre de Jamal Khashoggi, Amnesty International a également appelé à l’ouverture d’une enquête indépendante afin de mettre à jour la vérité.