Loujain al Hathloul, Iman al Nafjan et Aziza al Yousef sont détenues par les autorités saoudiennes depuis mi-mai 2018. Ces trois militantes sont des figures emblématiques de la lutte pour le droit des femmes de conduire, la fin de la discrimination à l'égard des femmes et la suppression du système de tutelle masculine en Arabie saoudite. Depuis leurs arrestations, deux autres défenseures des droits des femmes, Samar Badawi et Nassima al Sada, ont également été placées en détention.
Les cinq femmes auraient été victimes de harcèlement sexuel, de torture et d'autres formes de mauvais traitements en détention, au cours de leurs interrogatoires. D'après trois témoignages distincts qu'a obtenu Amnesty International, plusieurs militant·e·s auraient été électrocuté·e·s et fouetté·e·s à de multiples reprises, à tel point que certain·e·s étaient incapables de marcher ou de se tenir debout. Selon un témoignage, l'une des femmes détenues aurait subi des actes de harcèlement sexuel de la part des personnes chargées de l'interroger, qui portaient des masques. Les autorités carcérales auraient enjoint aux militants et militantes incarcérés de ne rien raconter à leurs proches au sujet des actes de torture et des procédures de la prison.
Amnesty International craint que Loujain al Hathloul, Iman al Nafjan, Aziza al Yousef, Samar Badawi et Nassima al Sada soient inculpées et jugées par le Tribunal pénal spécial, notoirement injuste. Ce tribunal chargé des affaires liées au terrorisme a été utilisé pour juger des défenseurs des droits humains et les condamner à des peines de prison très sévères.
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