Bahreïn Des armes suisses ont-elles été engagées?

17 mars 2011
Amnesty International a publié un bref rapport sur l’usage disproportionné de la force par les services de sécurité du Bahreïn pendant les manifestations de février, au cours desquelles sept personnes ont été tuées. Amnesty International demande une enquête sur ces homicides et des sanctions envers leurs auteurs.

Le rapport «Bloodied but Unbowed: Unwarranted State Violence against Bahraini pro-testers» (en anglais) fournit de nombreux détails sur le comportement violent des forces de sécurité à l’encontre de manifestants pacifiques. L’accès des ambulances aux blessés a, par exemple, été empêché et le personnel médical a été sévèrement battu. Le rapport résume les observations effectuées par une mission de recherche d’Amnesty International envoyée sur le terrain du 20 au 26 février dernier. L’équipe a pu interviewer des témoins oculaires, des participants aux manifestations, des employés des hôpitaux, des représentants du gouvernement et des militants des droits humains.

Les forces de sécurité ont à nouveau été engagées de manière violente contre les manifestants ces derniers jours. Des soldats en provenance d’autres pays du Golfe – en particulier de Saoudiens – sont arrivés dans le pays pour prêter main forte aux troupes du Bahreïn.

Des armes suisses ont elles été engagées?

Amnesty International mentionne dans son rapport 10 pays qui ont fourni des armes et des munitions au Bahreïn. La Suisse y figure pour avoir livré pour plus de 3 millions de francs d’armes au Bahreïn dont environ 150'000 concernent des armes individuelles. En l’absence d’informations plus précises sur le type exact d’armes et sur leur destinataire final, Amnesty International ne peut exclure que des armes suisses aient été utilisées contre des manifestants.

Amnesty International demande l’arrêt immédiat de livraisons d’armes de munitions et d’équipements au Bahreïn et exige du seco qu’il fournisse des informations précises sur les armes déjà livrées par la Suisse. Dès lors que l’Arabie Saoudite vient d’envoyer des troupes pour soutenir l’armée du Bahreïn dans sa lutte contre les manifestants, les mêmes exigences sont applicables vis à vis des exportations pour un peu plus de 100'000 francs d’armes individuelles dans ce pays.

Dans ce contexte il est également indispensable de réévaluer l’ensemble des procédures d’autorisation d’exportation en cours, de manière à éviter que des armes ne soient livrées qui puissent être utilisées pour commettre des violations des droits humains.