Mahdi Issa Mahdi Abu Dheeb et Jalila al Salman, ancien président et ancienne vice-présidente de l’Association des enseignants de Bahreïn ont été condamnés à 10 et trois ans de prison respectivement, en septembre 2011, après avoir appelé les enseignants à faire grève. Ils étaient notamment inculpés d’avoir interrompu le processus d’enseignement, incité à la haine contre le régime et appelé au renversement du régime par la force. «Il n’existe pas le moindre élément prouvant que ces deux enseignants ont prôné ou employé la violence. Leurs procès étaient entachés d’irrégularités, fondés sur des preuves fallacieuses et leurs condamnations devraient être annulées», a indiqué Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
Un enseignant sous les verrous
Si leur condamnation a été réduite en appel en octobre 2012, Mahdi Issa Mahdi Abu Dheeb est toujours incarcéré à la prison de Jaw, à une trentaine de kilomètres au sud de la capitale Manama, pour purger une peine de cinq ans. À la suite de son arrestation le 6 avril 2011, il a passé 64 jours à l’isolement, durant lesquels il affirme avoir été torturé. Jalila al Salman, initialement condamnée à trois ans de prison, a vu sa peine réduite à six mois. Elle a été remise en liberté le 25 novembre, une fois sa peine purgée. Elle n’a plus le droit d’enseigner dans des établissements publics, en raison de sa condamnation pénale. Amnesty International considère Mahdi Issa Mahdi Abu Dheeb comme un prisonnier d’opinion, emprisonné au seul motif d’avoir exercé son droit à la liberté d’expression, de réunion et d’association.
Alors que les représentants des États de l’Union européenne (UE) et des États du Conseil de coopération du Golfe (CCG) se réunissent à Bahreïn pour leur rencontre ministérielle annuelle, Amnesty International demande que tous les efforts nécessaires soient déployés pour garantir la libération immédiate et sans condition de Mahdi Issa Mahdi Abu Dheeb. «La complaisance des alliés de ce royaume du Golfe, et particulièrement du Royaume-Uni à l’égard de Bahreïn, ne fait que conforter les autorités dans leurs méthodes répressives», a estimé Hassiba Hadj Sahraoui. 2