Cette vidéo, qui aurait été filmée dans un poste de police du gouvernorat de Daqahliya, au nord du Caire, et postée sur YouTube, montre trois hommes menottés dans une pièce et encerclés par des militaires et des policiers en uniforme. Les agents des forces de l’ordre rient et se moquent de deux des détenus tout en les battant à plusieurs reprises et en leur administrant des décharges électriques à répétition à l’aide de pistolets tasers.
«À en croire cette vidéo extrêmement troublante, les suspects continuent d’être victimes de torture et d’autres mauvais traitements en Égypte, bien que les forces de sécurité se soient officiellement engagées à respecter les droits humains», a déclaré Amnesty International.
Une déclaration publiée sur le site Internet de la police égyptienne a confirmé l’identité des deux détenus et indiqué qu’il s’agissait de trafiquants d’armes illégales. D’après cette déclaration, les deux hommes auraient été arrêtés en juillet au cours d’une opération des forces de sécurité.
Une enquête crédible doit être menée
Selon l’agence de presse officielle Middle East News Agency (MENA), Mohammed Tantaoui, qui se trouve à la tête du conseil des forces armées dépositaire du pouvoir, aurait ordonné l’ouverture d’une enquête sur ces faits.
«Malheureusement, ce scénario n’est que trop familier : une enquête est annoncée mais elle n’est pas transparente et les résultats ne sont jamais rendus publics. Les autorités doivent désormais traduire leurs paroles en actes directs et immédiats», a déclaré Amnesty International.
«Pour qu’une enquête de ce type soit crédible, elle doit être indépendante et transparente, ses conclusions doivent être rendues publiques et il faut que les responsables présumés de ces violences soient traduits en justice», a ajouté l’organisation.
«Sinon, cette enquête semblera n’être qu’un nouveau moyen de calmer les critiques qui s’élèvent contre les atteintes commises par les forces de sécurité avant les manifestations du 30 septembre.»