Des milliers de personnes opposées aux changements constitutionnels ont essayé de se réunir sur la place Tahir au Caire après les prières du vendredi mais elles ont été bloquées par la police militaire, qui a poussé les manifestants dans les rues adjacentes et les a empêchés d’interrompre le trafic.
«Les Égyptiens doivent pouvoir participer à ce référendum en toute liberté et sans discrimination, qu’ils approuvent ou désapprouvent les modifications constitutionnelles proposées, a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
«Ce sera un premier test important de leur volonté de changement, et les autorités égyptiennes doivent tout simplement s’y soumettre.»
Au moins deux personnes opposées au référendum ont été arrêtées parce qu’elles distribuaient des tracts; leurs tracts leur ont été confisqués et elles ont été relâchées mais leur arrestation fait craindre une plus grande répression des opposants au référendum.
Le référendum porte sur les modifications de la Constitution recommandées par un comité de huit juristes que le Conseil militaire suprême a nommé peu après avoir remplacé l’ancien président chassé du pouvoir, Hosni Moubarak.
Le comité, constitué uniquement d’hommes, a recommandé la suppression de plusieurs articles de la Constitution. Les modifications proposées prévoient l’abrogation de pouvoirs instaurés au titre de l'état d'urgence qui figurent dans la Constitution; une limite de six mois à tout état d’urgence à moins que son extension ne soit approuvée par référendum; le rétablissement d’une supervision juridique des élections; une limite au nombre de mandats que peut exécuter un président.
Parmi ceux qui s’opposent aux modifications proposées figurent des personnes qui considèrent que celles-ci ont été élaborées sans prendre en compte les points de vue d’acteurs importants de la société tels que les femmes et les jeunes; des personnes pour qui les modifications proposées ne vont pas assez loin en ce qui concerne la limitation des pouvoirs du président, et des personnes qui considèrent que ces modifications sont insuffisantes et qu’une nouvelle constitution devrait être élaborée.