À la veille des élections parlementaires égyptiennes qui ont débuté en novembre, l’organisation a invité les partis politiques qui présentent des candidats à signer un Manifeste pour les droits humains, présentant 10 réformes clés, afin de montrer leur détermination à établir de véritables changements sur le terrain des droits humains.
Amnesty International a adressé des courriers à 54 partis politiques et demandé à rencontrer les représentants de 15 des principaux partis, dont neuf ont signé le Manifeste, soit dans sa totalité, soit en partie. Trois autres ont livré oralement leurs réactions.
Le Parti de la justice et de la liberté (LPJ), qui a remporté la majorité des sièges à la nouvelle Assemblée du peuple, compte parmi les trois partis qui n’ont pas répondu concrètement, malgré les efforts considérables déployés par Amnesty International pour connaître ses opinions.
Les deux seuls partis à adhérer à tous les engagements présentés dans le Manifeste sont le Parti social-démocrate égyptien et l’Alliance populaire socialiste. La quasi-totalité des 12 partis ayant répondu ont souscrit aux sept premiers engagements du Manifeste. Ils concernent notamment les droits civils et politiques. Voici quelques-unes des promesses majeures: mettre fin à l’état d’urgence en vigueur depuis 30 ans, lutter contre la torture, respecter la liberté d’expression et d’association, garantir l’équité des procès et enquêter sur les atteintes aux droits humains commises sous le régime de Hosni Moubarak.
Toutefois, plusieurs partis ont émis des réserves concernant le 9e engagement, qui appelle à protéger les droits des femmes, et notamment à reconnaître l'égalité entre hommes et femmes en matière de mariage, de divorce, de garde d'enfants et d'héritage. Plusieurs partis ont invoqué le droit musulman (la charia) pour expliquer ces réserves.
Enfin, la plupart des partis ont émis des réserves quant au 10e point, qui préconise l’abolition de la peine de mort, en faisant valoir que cette mesure entrait en contradiction avec l’islam ou qu’ils continuaient d’étudier la question. Même les deux partis enclins à abolir ce châtiment ont ajouté qu'il s'agissait d'un objectif à long terme qui n'était pas réalisable dans les années à venir.