Le choc avait été important pour celles et ceux qui, après la chute de’Hosni Moubarak, espéraient un meilleur respect des femmes et de leurs droits: 18 manifestantes de la Place Tahrir qui avaient revendiqué leurs droits à l’occasion de la Journée internationale de la femme avaient été arrêtées par les militaires, battues et torturées à l’électricité. 17 d’entre elles avaient en outre été contraintes de se dénuder et de se soumettre à un prétendu test de virginité.
Amnesty avait vivement protesté et exigé des autorités militaires qu’elles ouvrent une enquête sur ces événements, traduisent en justice les responsables présumés et interdisent ces pratiques.
Deux femmes, dont une ayant subi des « tests », ont déposé une plainte et exigé la cessation de ces pratiques. En décembre 2011, un Tribunal administratif a rendu son verdict: les tests de virginité sont contraires à la loi et doivent être interdits. Le Tribunal s’est référé dans sa décision aux droits humains garantis par la Déclaration constitutionnelle égyptienne de 2011 et aux obligations égyptiennes découlant du Pacte international sur les droits civils et politiques. La Cour mentionne également dans son jugement un rapport d’Amnesty International du 27 juin 2011 ainsi qu’une rencontre entre Salil Shetty, le Secrétaire général d’Amnesty International et un membre du Conseil supérieur des forces armées au cours de laquelle il a implicitement été admis que les militaires avaient ordonné ces tests.
La décision signifie que la pratique des tests de virginité doit immédiatement être abandonnée et qualifiée d’illégale lorsqu’elle est menée dans des lieux de détention militaire. Cette déclaration d’illégalité des tests laisse espérer que les victimes pourront obtenir une compensation. Amnesty International n’a toutefois reçu à ce jour aucune information faisant état de l’introduction de demandes d’indemnisation.