Des centaines de réfugiés provenant de Syrie sont illégalement détenus dans des postes de police à Alexandrie. © DR
Des centaines de réfugiés provenant de Syrie sont illégalement détenus dans des postes de police à Alexandrie. © DR

Egypte Des réfugiés syriens placés en détention ou expulsés

17 septembre 2013
Les autorités égyptiennes doivent renoncer à leur politique affligeante consistant à placer illégalement en détention et expulser de force des centaines de réfugiés ayant fui le conflit armée en Syrie, a déclaré Amnesty International.
    L’Égypte maintient illégalement en détention des centaines de réfugiés syriens et palestiniens
    Des enfants, dont certains n’ont pas plus d’un an, sont incarcérés depuis des semaines
    Des centaines de personnes ont été expulsées de force vers des pays de la région, notamment la Syrie
    Des familles sont séparées par les expulsions forcées

Après que des réfugiés et demandeurs d’asile ont trouvé la mort en traversant la Méditerranée depuis l’Afrique du Nord les premières semaines du mois d’octobre 2013, un petit rapport diffusé par Amnesty International, intitulé «We cannot live here any more»: Refugees from Syria in Egypt, met en lumière les conséquences tragiques de la position intransigeante adoptée par l’Égypte vis-à-vis des réfugiés syriens.

L’Egypte doit offrir sa protection

«Les autorités égyptiennes sont tenues de fournir une protection à quiconque a fui le conflit syrien et cherche à se mettre en sécurité dans leur pays. À l'heure actuelle, l'Égypte échoue misérablement sur ce plan, manquant à l’obligation qui lui est faite en vertu du droit international de protéger les réfugiés, notamment les plus vulnérables», a déclaré Sherif Elsayed Ali, responsable du programme Droits des réfugiés et des migrants à Amnesty International.

Des centaines de réfugiés ayant fui la Syrie, notamment des dizaines de mineurs, beaucoup d’entre eux sans leurs parents, risquent d’être maintenus en détention dans de mauvaises conditions ou d’être expulsés.

Un choix redoutable: expulsion ou détention?

Des avocats ont dit à Amnesty International qu’on les avait empêchés de représenter les réfugiés détenus dans les postes de police égyptiens de la côte méditerranéenne. Le HCR ne peut se rendre auprès des réfugiés se trouvant en détention.

Les réfugiés arrêtés doivent choisir entre accepter d’être expulsés ou connaître une détention prolongée et illégale. Des dizaines de familles ont ainsi été séparées de force. Des avocats ont déclaré à Amnesty International que dans au moins deux cas des réfugiés ont fait l'objet d'une expulsion collective vers Damas, en Syrie.

Grave violation des droits humains

«Renvoyer des réfugiés dans une zone où se joue un conflit sanglant est une grave violation du droit international. Il va de soi que les réfugiés ayant fui risquent d'être victimes d'atteintes aux droits fondamentaux», a déploré Sherif Elsayed Ali.

Ces derniers mois, les autorités égyptiennes ont par ailleurs imposé de nouvelles restrictions aux ressortissants syriens se rendant en Égypte, les obligeant à obtenir un visa et à se soumettre à des contrôles de sécurité avant d’arriver.

«Introduire des restrictions qui dans la pratique ferment les frontières aux réfugiés fuyant des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en Syrie envoie un message totalement indéfendable. L’Égypte doit aider les Syriens à se relever, et non pas leur mettre constamment des bâtons dans les roues», a conclu Sherif Elsayed Ali.