Le ministère public a menacé les témoins d'arrestation, et au moins cinq-cents manifestants - parmi lesquels deux personnes handicapées et des enfants - et passants sont actuellement incarcérés dans des centres de détention non officiels à travers le pays. Deux journalistes ont également été appréhendés alors qu'ils couvraient les manifestations.
Recours à une force arbitraire et abusive
«Non seulement les autorités ont recouru à une force injustifiée ou excessive, mais il semble en outre qu'elles aient essayé d'étouffer les événements désastreux du weekend dernier afin d'occulter le fait que les forces égyptiennes de sécurité ont encore une fois employé une force arbitraire et abusive pour écraser les manifestants», a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.
«Les attentats à la bombe récents dans le Sinaï rappellent de manière brutale les menaces qui pèsent actuellement sur la sécurité de l'Égypte. Si les autorités égyptiennes ont le devoir de garantir la sécurité des Égyptiens, elles ne peuvent toutefois pas le faire en bafouant les droits humains et leurs obligations internationales. Tout le monde a le droit de manifester ou d'exprimer ses opinions de manière pacifique sans avoir à craindre la violence d'État ni une arrestation arbitraire.»
Témoins menacés ou emprisonnés
«Menacer les témoins et enfermer les personnes présentes lors de la manifestation afin de les réduire au silence n'est en aucun cas la bonne manière de mener une enquête impartiale. Cela ressemble à une tentative délibérée d'étouffer l'affaire.»
Au moins vingt-sept personnes ont été tuées lors de manifestations qui se sont tenues entre le 23 et le 26 janvier 2015. Certains manifestants ont recouru à la violence et deux membres des forces de sécurité ont également perdu la vie.
1er février 2015