D'après les chiffres rendus publics par le ministère égyptien de la Santé, au moins 25 personnes ont été tuées et bien d'autres blessées lors de cet attentat, qui a eu lieu au moment de la messe du dimanche, à l'église orthodoxe copte de Saint-Pierre. Cette église est proche de la cathédrale Saint-Marc, dans le quartier d'Abbassia, siège du pape copte chrétien.
Intolérance religieuse choquante
«Amnesty International condamne cette attaque motivée par l’intolérance religieuse, profondément choquante, qui a ciblé les chrétiens coptes alors qu'ils assistaient à la messe du dimanche, a déclaré Philip Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.
«Les autorités égyptiennes doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour garantir que l'enquête annoncée sur cet attentat soit efficace, indépendante et impartiale, et permette de traduire en justice les responsables. Elles doivent affirmer clairement que les attaques ciblant des minorités religieuses ne seront pas tolérées.»Au moment de la rédaction de ce document, cet attentat n’a pas été revendiqué.
C'est le plus meurtrier depuis l'attentat à la bombe contre une église d'Alexandrie le 1er janvier 2011, qui avait fait 23 victimes.
Politique lacunaire
Cette attaque devrait tirer la sonnette d'alarme pour les autorités, car elle montre que leurs initiatives visant à prévenir les attaques contre les chrétiens coptes ne fonctionnent pas, a déclaré Amnesty International. Depuis plusieurs années, l'organisation demande à l'Égypte de remédier aux lacunes systémiques de sa politique face à ces violences, notamment après la vague de violences qui a touché les chrétiens coptes en 2013. La communauté chrétienne copte est la principale minorité religieuse en Égypte.
Les autorités égyptiennes doivent immédiatement prendre toutes les mesures légales possibles, dans le respect du droit international relatif aux droits humains, afin de prévenir les attaques visant les chrétiens coptes et d'autres minorités.
«Elles doivent appliquer la tolérance zéro pour toutes les violences motivées par l’intolérance religieuse et poursuivre en justice les responsables, au lieu de privilégier les "rencontres de réconciliation" entre communautés», a déclaré Philip Luther.