Le photojournaliste Mahmoud Abu Zeid, connu sous le nom de «Shawkan», fait l’objet d’un procès car il a été témoin de la violente dispersion d’un sit-in au Caire. Cet homme est un prisonnier d’opinion et risque la peine de mort s’il est condamné.
La police a arrêté ce photographe de presse indépendant le 14 août 2013 près de la place Rabaa al Adawiya, dans le quartier de Nasr City, au Caire, alors qu’il réalisait une mission pour l’agence photographique Demotix, basée à Londres. Il était sur place lorsque les forces de sécurité ont commencé à disperser violemment un sit-in organisé par des milliers de sympathisants du président égyptien déchu Mohamed Morsi.
Le 11 août 2015, le parquet a déféré Shawkan et 738 autres personnes à la justice pour leur participation présumée au sit-in de la place Rabaa al Adawiya. Shawkan est poursuivi pour neuf chefs d’accusation forgés de toutes pièces. S’il est déclaré coupable, il risque la peine de mort.
Ses audiences ont été ajournées par le tribunal plus de 40 fois. Dans le cadre d’un procès collectif, il est plus difficile de veiller à ce que le droit à un procès équitable soit garanti pour chaque accusé. Les autorités égyptiennes ont à plusieurs reprises empêché les avocats de Shawkan de consulter des documents essentiels de l’affaire.
Shawkan souffre d’anémie et d’une hépatite C et son état de santé se détériore en prison. Le parquet affirme pourtant qu’il est en «très bonne santé».
Plusieurs détenus ont accusé les autorités pénitentiaires de soumettre Shawkan à de mauvais traitements (agressions physiques, priver de médicaments, …).
Mahmoud Abu Zeid est en détention provisoire depuis son arrestation en 2013. Au titre de la loi égyptienne, il est illégal de maintenir quelqu’un en détention provisoire pendant plus de deux ans.
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