Ibrahim Ezz El Din, un chercheur sur les droits relatifs au logement travaillant pour la Commission égyptienne des droits et des libertés, a été appréhendé à proximité de son domicile, dans le quartier de Moqattam, au Caire, et est, depuis lors, victime d’une disparition forcée. Après son arrestation, sa famille et ses avocats ont tenté d’obtenir des informations à son sujet au poste de police de Moqattam, mais les autorités ont affirmé qu’il n’était pas en détention. Ses proches et ses avocats ont également envoyé un télégramme (message postal) au procureur général, et porté plainte pour sa disparition.
À la Commission égyptienne des droits et des libertés, Ibrahim Ezz El Din travaille essentiellement sur le droit au logement. Il mène des recherches sur le bilan de l’Égypte en ce qui concerne l’accès de chacun à un logement sûr et abordable, recueillant des informations sur les expulsions forcées et les politiques égyptiennes en matière de planification urbaine. Il est la cinquième personne liée à Commission à avoir été appréhendée depuis 2016. L’arrestation d’Ibrahim Ezz El Din intervient dans un contexte de crise des droits humains et de mesures de répression contre la société civile égyptienne: des centaines de personnes ont été appréhendées pour avoir mené des activités pourtant légitimes, ou pour s’être exprimées ou réunies pacifiquement. La répression a touché les journalistes, les fans de football, les personnes critiques à l’égard du pouvoir en place, les responsables politiques et le personnel des organisations de la société civile. Nombre de personnes arrêtées ont été soumises à une disparition forcée, avant d’être inculpées de charges ayant trait au «terrorisme», dénuées de fondement, en raison de leur travail légitime, puis maintenues en détention provisoire pendant des mois, voire des années, sans jamais être traduites en justice.
Action lettre terminée