Ibrahim Ezz El-Din © Droits réservés
Ibrahim Ezz El-Din © Droits réservés

Égypte: Action lettre terminée pour Ibrahim Ezz el Din Préoccupations pour la santé d'un prisonnier d'opinion

Lettres contre l'oubli de mars 2021
Ibrahim Ezz el Din, est détenu de façon arbitraire depuis juin 2019. Amnesty International le considère comme un prisonnier d’opinion, détenu uniquement en raison de ses activités en faveur des droits humains. La santé d'Ibrahim Ezz el Din s'est détériorée en prison.

Ibrahim Ezz el Din est chercheur spécialisé dans les droits humains à la Commission égyptienne des droits et des libertés (ECRF). À la suite de son arrestation par des policiers en civil en juin 2019, il a été victime de disparition forcée pendant 167 jours. Il affirme avoir subi durant cette période des actes de torture visant à lui faire révéler des informations sur son travail et sur l’ECRF. Il a ensuite été maintenu en détention provisoire dans l’attente qu’une enquête soit menée sur les accusations infondées d’activité terroriste portées à son encontre, dans le cadre de l’affaire n° 488/2019, jusqu'à ce que le tribunal pénal du Caire ordonne sa mise en liberté conditionnelle le 27 décembre 2020. Toutefois il n'a pas été relâché.
Le 2 janvier 2021, il a comparu devant le service du procureur général de la sûreté de l'État et fait désormais l’objet d’une enquête dans le cadre d’une nouvelle affaire (n° 1018/2020) portant sur des accusations, tout aussi infondées, d’«appartenance à un groupe terroriste». La procédure engagée contre Ibrahim Ezz el Din a été inéquitable, car il n’a pas pu exercer son droit de contester la légalité de sa détention, ni son droit à une défense adéquate. Les procureurs ont fondé leurs accusations sur un dossier d’enquête de la police classé confidentiel qu'Ibrahim Ezz el Din et ses avocats n'ont pas été autorisés à consulter.

La santé d'Ibrahim Ezz el Din s'est détériorée en prison. Il souffre d'une inflammation des lombaires, d'allergies chroniques et d'une infection fongique de la langue en raison des mauvaises conditions de détention. Selon des professionnels de santé qui connaissent le cas d’Ibrahim Ezz el Din, les actes de torture qu'il a subis pendant sa disparition forcée de 167 jours, du 11 juin au 26 novembre 2019, ainsi que ainsi que la privation de soins médicaux adaptés par l’administration pénitentiaire, pourraient être à l'origine de sa dépression. Il a fait deux tentatives de suicide en 2020.

D’après la liste des groupes vulnérables établie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la santé précaire d’Ibrahim Ezz el Din l’expose à un risque accru face à un virus comme celui du COVID-19, notamment parce qu’il souffre d’allergies chroniques entraînant des difficultés respiratoires.


Action lettre terminée