«There is no freedom here»: Silencing dissent in the UAE, révèle le climat de peur qui s’est installé dans le pays depuis 2011. Dans le sillage du Printemps arabe les autorités ont adopté des mesures extrêmes pour éliminer toute forme d’opposition, de critique ou de demandes de réformes.
«Derrière la façade de faste et de glamour, une facette bien plus sinistre des Emirats arabes unis a émergé. Dans ce pays doté d’un Gouvernement extrêmement répressif, des militants critiques peuvent être jetés en prison simplement pour avoir posté un tweet», a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du Programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.
Les professeurs d’université, les étudiants, les militants de la société civile, dont certains sont liés à l’Association pour la réforme et l’orientation sociale (al-islah), une organisation pacifique dont le gouvernement prétend qu’elle est liée aux Frères musulmans, sont visés par la répression, qui a également touché des membres de leur famille.
Le rapport publié avant le Grand Prix automobile d’Abou Dabi ce weekend montre l’écart entre l’image d’un pays dynamique, moderne et foisonnant économiquement, doté d’hôtels de luxe, de gratte-ciels et de centres commerciaux aux enseignes pointues, et la réalité de militants persécutés, subissant des disparitions forcées, la torture et d’autres formes de mauvais traitement.
«Des millions de spectateurs du monde entier assisterons au Grand Prix d’Abou Dabi ce weekend. Mais peu d’entre eux ont connaissance des sombres réalités auxquelles sont confrontées les militants aux Emirats arabes unis».
La répression a débuté suite à une pétition d’un groupe de 133 personnes adressée aux autorités en mars 2011, et demandant des réformes politiques et le droit d’élire un parlement. Depuis lors plus de 100 militants pacifiques et critiques du gouvernement ont été poursuivis ou arrêtés pour des offenses à la sécurité publique ou à la loi sur les cyber crimes.
Parmi eux se trouve le prisonnier d’opinion Dr Mohammed al-Roken, un important avocat défenseur des droits humains qui, pendant des années, a été la cible du gouvernement pour avoir critiqué le bilan des droits humains de son pays et plaidé pour des réformes démocratiques. Il purge une peine de 10 ans d’emprisonnement après un procès collectif complètement inéquitable de 94 militants devant la Chambres de la Sureté d’Etat de la Cour suprême fédérale.
Amnesty demande aux autorités des Emirats arabes unis de supprimer immédiatement les lois qui criminalisent la liberté d’expression et d’association, notamment la loi sur les cyber crimes et la nouvelle loi anti-terroriste. Amnesty International demande également aux autorités qu’elles condamnent publiquement la torture et prennent des mesures pour interdire et prévenir toute forme de mauvais traitements.
Communiqué de presse publié le 18 novembre 2014, Londres - Genève.
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