Des milliers de Yezidis du Nord de l’Irak  ont été ciblés depuis le mois d’août 2014 dans une vague de nettoyage ethnique menée par l’EI. © Amnesty International
Des milliers de Yezidis du Nord de l’Irak ont été ciblés depuis le mois d’août 2014 dans une vague de nettoyage ethnique menée par l’EI. © Amnesty International

Irak Les femmes yezidi face à une insupportable violence sexuelle

Les tortures, y compris le viol et d’autres formes de violence sexuelle, subies par les femmes et les jeunes filles appartenant à la minorité yezidi d’Irak, qui ont été enlevées par le groupe armé qui se fait appeler Etat Islamique (EI), met en évidence la sauvagerie dont celui-ci est capable.

Un nouveau document d’Amnesty International, intitulé  Escape from hell-Torture, sexual slavery in Islamic State captivity in Iraq (Retour de l’enfer – torture et esclavage sexuel pour les captives de l’Etat Islamique en Irak) fournit une vue de l’intérieur des horreurs subies par des centaines, peut-être même des milliers de femmes et jeunes filles qui ont été mariées de force, vendues ou offertes en «cadeaux» aux combattants ou aux partisans de l’EI, le plus souvent après avoir été converties de force à l’Islam.

Violences et esclavage sexuel

«Des centaines de femmes et de jeunes filles yezidi ont vu leur vie détruite par l’horreur des violences sexuelles et l’esclavage sexuel qu’elles ont subi en captivité» a déclaré Donatella Rovera Conseillère pour les situations de crise chez Amnesty International, qui a pu recueillir les témoignages de plus de 40 ex captives dans le Nord de l’Irak. «La plupart de celles qui sont maintenue en esclavage sexuel sont des enfants, des filles de 14,15 ans et même plus jeunes. Les combattants de l’EI utilisent le viol comme une arme et commettent ainsi des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité»

Nettoyage ethnique et religieux

Ces femmes font partie des milliers de Yezidis de la région du Sinjar, au Nord de l’Irak, qui ont été ciblés depuis le mois d’août 2014 dans une vague de nettoyage ethnique et religieux menée par l’EI. Les traumatismes consécutifs aux horreurs subies pendant leur captivité sont tels que certaines d’entre elles ont été poussées au suicide.

«Le prix psychologique et physique payé par les femmes victimes de violences sexuelles est exorbitant. La plupart de ces femmes ont été torturées et traitées comme du bétail; même celles qui ont réussi à s’échapper restent profondément traumatisées» a déclaré Donatella Rovera. «Leur traumatisme est encore renforcé par la stigmatisation dont elles sont victimes; les victimes de viol se sentent déshonorées ainsi que leur famille».

Communiqué de presse publié le 23 décembre 2014, Londres-Berne.
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