Près de 100 personnes ont manifesté contre l'exécution de Sakineh Ashtiani. © Susanne Keller
Près de 100 personnes ont manifesté contre l'exécution de Sakineh Ashtiani. © Susanne Keller

Mobilisation contre l'exécution de l'Iranienne Sakineh Mohammadi Ashtiani toujours menacée d’exécution

La Section suisse d’Amnesty International a manifesté contre l'exécution de Sakineh Mohammadi Ashtiani le 3 novembre 2010 à Berne. Près de 100 personnes ont allumé des bougies pour exprimer leur solidarité et portaient des photos de cette femme de 43 ans, condamnée à mort par un tribunal iranien pour«adultère» en 2006. On sait maintenant que son fils mais aussi son avocat ont été incarcérés. Amnesty International exige leur libération immédiate.

Amnesty International craint que l’exécution de Sakineh Mohammadi Ashtiani, une Iranienne de 43 ans et mère de deux enfants, ne soit imminente. «Il est extrêmement difficile d’obtenir des informations fiables, vu que Sakineh Mohammadi Ashtiani n’a plus l’autorisation de recevoir des visites depuis le mois d’août et que son avocat est en prison. Mais nous craignons toujours qu’elle soit exécutée, même si ce n’est pas par lapidation mais par pendaison», a déclaré Manon Schick, porte-parole d’Amnesty International. «Notre action à Berne s’inscrit dans un mouvement mondial de protestation. Nous voulons mettre la pression sur les autorités iraniennes pour que l’exécution de Sakineh Mohammadi Ashtiani soit suspendue et que sa condamnation à mort soit définitivement commuée. Cette femme doit être libérée si elle est uniquement détenue sur la base d’une accusation d’«adultère», car il semble qu’elle ait purgé ou presque fini de purger une peine de cinq ans d’emprisonnement pour son implication présumée dans le meurtre de son mari.»

Le fils et l'avocat de Sakineh Ashtiani également en prison

Le 1er novembre, les autorités iraniennes ont confirmé que l'avocat, Javid Houtan Kiyan, a été arrêté le 10 octobre. Une procédure est ouverte contre lui pour contacts avec des «groupes anti-révolutionnaires» à l'étranger. De plus, Amnesty International a obtenu des rapport selon lesquels Sajjad Ghaderzadeh, le fils de Sakineh Ashtiani, a aussi été mis en prison. Le fils et l'avocat doivent être incarcérés avec deux Allemands, alors que ces derniers voulaient les interviewer. Cependant,les autorités iraniennes ont confirmé l'incarcération de l'avocat et des deux Allemands, mais n'ont donné aucune information concernant le lieu où se trouve le fils.

«Nous croyons que le fils et l'avocat de Sakineh Ashtiani ont été emprisonnés uniquement parce qu'ils se sont engagés contre l'exécution de Sakineh Ashtiani et parce qu'ils voulaient attirer l'attention sur sa situation critique», explique Patrick Walder d'Amnesty International. Etant donné qu'on doit les considérer comme des prisonniers d'opinion, Amnesty International exige leur remise en liberté immédiate, ainsi que pour toute personne incarcérée pour des raisons semblables.

Le cas de Sakineh Mohammadi Ashtiani

Sakineh Mohammadi Ashtiani a été arrêtée en 2005 suite au meurtre de son mari et a été condamnée à une peine de dix ans de prison, une peine semble-t-il ramenée à cinq ans pour «complicité». En septembre 2006, un tribunal l’a condamnée à la peine de mort par lapidation pour  adultère en étant mariée», bien que Sakineh Mohammadi Ashtiani ait indiqué au tribunal que ses «aveux» lui avaient été arrachés. Suite à une mobilisation internationale, les autorités iraniennes ont communiqué en septembre 2010 que la lapidation de Sakineh Mohammadi Ashtiani était suspendue. Mais elle reste toujours menacée d’une exécution par pendaison.

Sakineh Mohammadi Ashtiani n’a droit à aucune visite depuis le mois d’août, ni de ses enfants, ni de son avocat.

Communiqué de presse publié le 3 novembre 2010, Berne / Lausanne.
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