Mahboubeh Abbasgholizadeh, cinéaste, Javid Houtan Kiyan, avocat de personnes condamnées à la lapidation et Shadi Sadr, avocate et journaliste © www.kosof.com, DR, Jorn van Ecker /AI respectivement
Mahboubeh Abbasgholizadeh, cinéaste, Javid Houtan Kiyan, avocat de personnes condamnées à la lapidation et Shadi Sadr, avocate et journaliste © www.kosof.com, DR, Jorn van Ecker /AI respectivement

Iran Exécutions par lapidation

6 janvier 2011
En Iran, l'«adultère en étant marié» est obligatoirement puni de l'exécution par lapidation. Actuellement, il y a au moins dix hommes et femmes qui sont condamnés à la lapidation. Amnesty International entreprend une campagne pour mettre un terme à cette méthode d'exécution particulièrement cruelle.

Amnesty International travaille aux côtés de nombreux iraniens et iraniennes qui font campagnes pour mettre un terme à la pratique de cette méthode d'exécution particulièrement odieuse.

De plus, la peine de mort par lapidation touche particulièrement les femmes. Cette discrimination provient en autre du fait que les femmes ne sont pas l'égale des hommes devant les tribunaux. Lors d'une accusation d'adultère, le témoignage d'un homme vaut celui de deux femmes. De plus, les femmes appartenant à des minorités ethniques ne parlent souvent pas persan, langue utilisée exclusivement dans les tribunaux.

Même si la méthode d'exécution la plus courante en Iran est la pendaison, la lapidation est toujours pratiquée et ceci malgré un moratoire sur la lapidation décrété en 2002. Dans son nouveau rapport, Amnesty International recense au moins 5 cas avéré de lapidation depuis 2002.

La campagne contre la lapidation

L'opposition à la lapidation a débuté en Iran même, lancée par de courageux et courageuses activitistes. En octobre 2006, certains avocat·e·s, journalistes et défenseurs et défenseuses des droits humains ont commencé en Iran la campagne «Arrêtez la lapiditon pour toujours» (Stop Stoning for ever!). Cette recommendation a vite trouvé du soutien auprès d'individus du monde entier et d'organisation comme Amnesty International.

Depuis lors, 13 femmes et 2 hommes au moins ont pu être sauvés. D'autres cas sont actuellement ajournés ou en examen. En particulier, le célèbre cas de Sakineh Mohammad Ashtiani: elle a été condamnée à la lapidation pour adultère en étant mariée en 2006. Pourtant, en 2010 la condamnation à la lapidation a été levée après des protestations au niveau mondial. Sakineh est pourtant toujours menacée d'exécution par pendaison.

Rapport Iran. Exécution par lapidation

La campagne en Iran a subi des pressions et des menaces massives: de nombreux et nombreuses activistes ont du fuir à l'étranger ou ont été emprisonné·e·s. Aussi bien le fils que l'avocat de Sakineh Ashtiani ont été emprisonné en octobre 2010 et sont toujours enfermés. C'est pourquoi, le soutien international à cette campagne est particulièrement important.

Les recommendations

Amnesty International demande aux autorités iraniennes de respecter pleinement le moratoire, notamment en s'assurant que toutes les personnes condamnées à la lapidation ne seront pas exécutées par d'autres moyens. L'organisation demande aussi que soient dépénalisées les relations sexuelles consensuelles entre adultes, et que les avocats qui plaident dans des affaires de lapidation puissent faire leur travail sans craindre d'être persécutés.

Iran. Exécution par lapidation

Un nouveau rapport d'Amnesty International informe en détail sur la lapidation en Iran et documente les cas connus et sur l'opposition en Iran. «Iran. Exécution par lapidation» (pdf, 345 KO)