Portrait Alireza Tajiki condamné à mort après un procès inéquitable. © Droits réservés.
Portrait Alireza Tajiki condamné à mort après un procès inéquitable. © Droits réservés.

Good news Les autorités iraniennes contraintes de stopper l'exécution d'Alireza Tajiki

17 mai 2016
L’exécution d’Alireza Tajiki, qui devait avoir lieu le 15 mai, a été reportée jusqu’à nouvel ordre. Il avait été arrêté en 2013 à l’âge de 15 ans et déclaré coupable de meurtre et de viol sur la base d'«aveux» extorqués sous la torture.

Alireza Tajiki, désormais âgé de 19 ans, a été condamné à mort en avril 2013 après qu’un tribunal pénal de la province du Fars, dans le sud de l’Iran, l’a déclaré coupable de meurtre et de viol, principalement sur la base d’«aveux» arrachés sous la torture. Son exécution devait se tenir dimanche 15 mai à la prison Adel Abad de Chiraz.

Grâce au tollé mondial suscité en l'espace de trois jours, les autorités iraniennes ont été contraintes de stopper l'exécution d'Alireza. Des actions menées sur divers fronts ont permis de faire connaître le cas d'Alireza Tajiki dans le monde entier : des milliers de tweets le concernant ont été échangés le 13 mai et pendant le week-end, faisant de #SaveAlireza un hashtag largement partagé. Les sections ont également mobilisé leurs membres avec succès pour mener des actions urgentes, notamment en diffusant largement les documents d'Amnesty International et en téléphonant aux ambassades iraniennes dans leurs pays respectifs, pour demander aux autorités iraniennes de stopper l'exécution d'Alireza.

Alireza Tajiki a été appréhendé avec plusieurs autres garçons en mai 2012 ; ils étaient soupçonnés du meurtre à l’arme blanche et du viol d’une connaissance. Il a été privé d’avocat pendant toute l’enquête. Placé en détention à l'isolement pendant 15 jours, il n'a pas été autorisé à contacter sa famille. Pendant cette période, il a selon ses dires été soumis à des actes de torture et à d’autres formes de mauvais traitements ; il a entre autres été roué de coups, flagellé et suspendu par les bras et les pieds, méthodes visant à lui faire «avouer» ce crime.

Étapes suivantes 

Les autorités iraniennes ont fait savoir à la famille d'Alireza qu'elles ont reporté son exécution pour une durée indéterminée. Aussi est-il crucial qu'Amnesty poursuive ses efforts jusqu'à ce que les autorités judiciaires garantissent l'annulation de la condamnation à mort d'Alireza Tajiki, et jusqu'à ce qu'il se voit accorder un nouveau procès équitable, qui ne repose pas sur des preuves entachées par la torture et ne débouche pas sur la peine de mort.