Ce document, intitulé Caught in a web of repression: Iran’s human rights defenders under attack, dévoile que de nombreux défenseurs des droits humains – souvent qualifiés d’« agents de l'étranger » et de « traîtres » dans les médias officiels – sont poursuivis en justice et incarcérés pour des motifs fallacieux liés à la « sécurité nationale ». Les espoirs de réforme en matière de droits humains qu’avait fait naître la première campagne électorale du président Hassan Rouhani ont ainsi été réduits à néant. Certains militants ont été condamnés à passer plus de 10 ans derrière les barreaux pour de simples actes comme le fait d’être entrés en contact avec l'ONU, l'UE ou des organisations de défense des droits humains, dont Amnesty International.
«Ironie du sort, alors que les autorités iraniennes se targuent de leur engagement croissant avec l'ONU et l'UE, particulièrement au lendemain de l'accord nucléaire, les défenseurs des droits humains qui entrent en contact avec ces mêmes institutions sont traités comme des criminels, a déclaré Philip Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Amnesty International.
Au lieu de propager le mythe dangereux selon lequel les défenseurs des droits humains représentent une menace pour la sécurité nationale, les autorités iraniennes doivent s'attacher à remédier aux préoccupations légitimes qu'ils mettent en avant. Ce sont des gens qui risquent tout pour construire une société plus humaine et plus juste. Il est consternant qu'ils soient sanctionnés si sévèrement pour leur courage.
La communauté internationale, y compris la Suisse qui entretient depuis de nombreuses années un dialogue sur les droits humains avec l’Iran, ne doit pas se draper dans le silence face au traitement scandaleux réservé aux défenseurs des droits humains dans ce pays. La Suisse doit demander énergiquement la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes incarcérées pour leur militantisme pacifique en faveur des droits humains. Elle doit aussi exhorter le régime à cesser de se servir du système judiciaire pour faire taire les militants.
Le rapport offre un aperçu exhaustif de la répression visant un large éventail de défenseurs des droits humains qui livrent des batailles clés en Iran. Il met en lumière 45 cas – militants anti-peine de mort, défenseurs des droits des femmes, syndicalistes, défenseurs des droits des minorités, avocats spécialistes des droits humains et militants en quête de vérité, de justice et de réparations pour les exécutions extrajudiciaires collectives et les disparitions forcées qui ont eu lieu dans les années 1980.
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