Le 7 novembre, l'avocate et défenseure des droits humains Nasrin Sotoudeh a été temporairement libérée de la prison Shahr-e Rey (communément appelée Gharchak) à Varamin, dans la banlieue de Téhéran. C'est ce que rapportent son mari et divers médias.
La santé de l'avocate était en danger en raison des conditions de détention et suite à une grève de la faim de près de 50 jours. Elle avait entamé cette grève de la faim pour protester contre les conditions d'emprisonnement des prisonniers politiques pendant la pandémie de coronavirus. Nasrin Sotoudeh souffre de problèmes cardiaques et a besoin de soins médicaux. Néanmoins, en septembre elle avait été renvoyée en prison après un séjour à l'hôpital.
On ne sait pas combien de temps durera ce congé pénitentiaire. Amnesty International demande la libération de Nasrin Sotoudeh et de tous les autres prisonniers politiques.
Complément d'information
Nasrin Sotoudeh s'est engagée en faveur des droits humains tout au long de sa vie, et notamment contre la peine de mort qui est encore appliquée régulièrement en Iran. En tant qu'avocate, elle a également défendu devant les tribunaux des femmes qui ont protesté contre les lois relatives au port obligatoire du voile (hijab).
Elle a été arrêtée à son domicile à cause de ses activités le 13 juin 2018, après avoir été condamnée à cinq ans de prison en septembre 2016, dans le cadre d’un autre procès actuellement pendant en deuxième instance. Les charges qui pèsent contre elle sont directement liées à son travail d'avocate: elle est accusée notamment d'«incitation à la corruption et à la prostitution», d’«apparition en public sans porter le hijab» et de «trouble à l'ordre public». Si les deux jugements devaient être confirmés, Nasrin serait alors condamnée à passer 38 ans derrière les barreaux. La peine qui lui a été infligée est la plus sévère jamais imposée en Iran à une militante des droits humains ces dernières années – le signe évident d'une répression croissante dans le pays. Nasrin est ainsi séparée de son mari – également militant des droits humains – et de ses deux enfants. Elle n’est également plus en mesure d’exercer son travail d'avocate des droits humains.