Zeynab Jalalian est une Kurde iranienne qui purge une peine de réclusion à perpétuité prononcée à l’issue d’un procès inique, au cours duquel ses droits à une défense adéquate ont été bafoués. Jalalian a été arrêtée en mars 2008 en raison de ses activités en faveur du droit des Kurdes à l’autodétermination et de ses liens avec la branche politique du Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK), un groupe d’opposition kurde doté également d’une branche armée. Pendant huit mois, elle a été détenue à l’isolement et privée d’avocat. Elle affirme que des agents du renseignement lui ont infligé des actes de torture et d’autres mauvais traitements pendant cette période – ils lui auraient notamment fouetté la plante des pieds, donné des coups de poing dans le ventre et cogné la tête contre un mur, et ils l’auraient menacée de viol. Elle a déclaré qu’à une occasion, ils lui ont cogné la tête contre le mur si fort que son crâne s’est fracturé, ce qui a provoqué une hémorragie cérébrale et a altéré sa vision.
En juin 2020, Zeynab Jalalian a été testée positive au COVID-19 alors qu’elle était détenue dans la prison de Shahr-e Rey à Varamin, près de Téhéran. Dans un appel à sa famille le 7 juin 2020, Zeynab Jalalian a déclaré qu’elle avait contracté le COVID-19 et que sa demande de transfert vers un hôpital avait été rejetée par des représentants du ministère du Renseignement d’après ce que lui avait dit le personnel médical de la prison. À la suite de pressions nationales et internationales, le 8 juin 2020, Zeynab Jalalian a déclaré avoir été transférée brièvement à l’hôpital, mais alors que les professionnels de la santé lui ont indiqué qu’elle devait rester sous surveillance médicale, elle a été renvoyée en prison. Le 24 juin, Zeynab Jalalian a été transférée à la prison centrale de Kerman, dans la province de Kerman, où elle a été placée en détention à l'isolement prolongée durant deux mois, avant d’être transférée vers la prison de Kermanshah, dans la province de Kermanshah, le 27 septembre 2020. Elle a ensuite été transférée vers la prison de Yazd le 10 novembre 2020. Tout au long de cette période, les services de sécurité et de renseignement ont continué à faire pression sur Zeynab Jalalian afin qu’elle fasse des «aveux» filmés dans lesquels elle s’accusait elle-même. Les autorités ont posé la réalisation de ces «aveux» filmés comme condition à son transfert vers la prison de Khoy, qui se trouve près du lieu de résidence de sa famille, et à son accès à des soins médicaux. Depuis son transfert de la prison de Shahr-e Rey en juin 2020, elle est privée d’un accès suffisant aux soins de santé. Le fait de priver intentionnellement une personne de soins de santé dans le but de lui extraire des «aveux», infligeant ainsi de graves douleurs et souffrances à la victime, s’apparente à de la torture.
Zeynab Jalalian souffre toujours de problèmes respiratoires et a été informée qu’il est probable qu’elle souffre de problèmes pulmonaires permanents en raison du COVID-19. Elle est également toujours privée de soins de santé pour ses problèmes de santé préexistants aux yeux et aux dents.
Le père de Zeynab Jalalian avait déclaré le 3 juin 2020 qu’il avait été informé qu’elle faisait l’objet d’une nouvelle procédure judiciaire devant la 101e chambre du tribunal pénal de Téhéran et qu’il ne connaissait pas les motifs de cette nouvelle affaire. Les poursuites exactes engagées n’ont pas non plus été révélées.
Action lettre terminée