En septembre, l’activiste LGBTQIA+ iranienne Zahra Sedighi-Hamadani ainsi qu'une autre femme, Elham Choubdar, ont été condamnées à mort pour «corruption sur terre». Amnesty International estime qu'elles ont été prises pour cible en raison de leur orientation sexuelle et/ou de leur identité de genre réelles ou supposées, et de leurs activités sur les réseaux sociaux en faveur des communautés LGBTQIA+.
Les procédures qui ont conduit à la condamnation de ces deux femmes étaient inéquitables. Zahra Sedighi-Hamadani a été considérée comme disparue pendant 53 jours après son arrestation et a été soumise pendant cette période à des interrogatoires sans assistance juridique, à un isolement prolongé, à des insultes homophobes et des menaces de mort. Amnesty International part du principe qu'Elham Choubdar a également été contrainte de faire des «aveux» dans des conditions similaires.
À la mi-janvier 2022, Zahra Sedighi-Hamadani, dite Sareh, était accusée de «propagation de la corruption sur terre» notamment par le biais de la «promotion de l’homosexualité». Ces accusations sont liées aux positions qu’elles a prises publiquement pour défendre les droits des personnes LGBTQIA+.
Zahra Sedighi-Hamadani a enregistré un message vidéo, demandant à une personne de confiance de le diffuser si elle n’arrivait pas saine et sauve en Turquie : «Je veux que vous sachiez à quel point nous, les personnes LGBT, subissons des pressions. Nous risquons notre vie pour nos émotions, mais nous trouverons notre vraie identité [...] J’espère qu’un jour viendra où nous pourrons toutes et tous vivre en liberté dans notre pays [...] Maintenant, je suis en route vers la liberté. J’espère arriver sans encombre. Si je réussis, je continuerai à m'occuper des personnes LGBT. Je les défendrai et je ferai entendre ma voix. Si j’échoue, j'aurai donné ma vie pour cette cause.»
Le Code pénal islamique iranien criminalise les relations sexuelles librement consenties entre adultes de même sexe, ainsi qu’entre mineurs. Ces relations sont punies par des châtiments corporels, comme la flagellation, qui s'apparente à de la torture, ainsi que par la peine de mort, le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit.