Sur les 30 personnes baha’ies arrêtées arbitrairement par des agents du ministère du Renseignement depuis le 31 juillet 2022, neuf ont été libérées après avoir versé de fortes cautions et neuf autres après s’être vu imposer le port à la cheville d’un bracelet électronique restreignant leur liberté de mouvement. Les 12 autres sont maintenues en détention. Parmi les personnes appréhendées le 31 juillet figurent des membres de premier plan de la communauté baha’ie et anciens prisonniers d’opinion, qui sont toujours derrière les barreaux.
Envoyez une lettre pour exiger la libération immédiate des personnes baha’ies. Action terminée
Une persécution de long terme
En 2016, les autorités locales ont défini les limites du village de Roshankouh et ont décrété que plus de la moitié des 70 maisons baha’ies étaient situées dans des zones paysagères protégées appartenant à l’État, malgré les titres de propriété et les cartes aériennes montrant que ce n’était pas le cas. Depuis lors, les autorités ont refusé à maintes reprises de délivrer des permis de construire aux familles qui possèdent des terrains dans le quartier résidentiel historique du village.
En octobre 2020, les autorités locales ont classé dans la catégorie des forêts protégées une douzaine d’hectares de terrain, exploitées par des personnes baha’ies. En août 2021, les autorités ont démoli deux maisons en cours de construction qui appartenaient à des personnes baha’ies. En novembre 2021, elles ont saisi environ un hectare de terre, qui faisait vivre deux familles paysannes baha’ies. En 2022, une décision de justice justifiait la saisie de 18 propriétés appartenant à six personnes baha’ies en affirmant que les propriétaires étaient des personnalités baha’ies qui avaient l’intention de vendre ou de louer ces propriétés pour soutenir financièrement «les objectifs organisationnels illégaux [...] de la pernicieuse secte baha’ie». La 54e chambre de la Cour d’appel de la province de Téhéran a confirmé le jugement le 25 juin 2022.
Depuis des dizaines d’années, les autorités iraniennes accusent de manière infondée des membres de la communauté baha’ie de mener des activités d’espionnage pour le compte d’Israël, pour le seul motif que le Centre mondial baha’i est situé à proximité de Haïfa, en Israël. Les saisies de biens baha’is et les fermetures forcées d’entreprises baha’ies s’inscrivent dans le cadre d’une politique officielle, adoptée par le Conseil suprême de la révolution culturelle et approuvée par le Guide suprême de l’Iran en 1991, qui prévoit, «en ce qui concerne la question des baha’is [...], que les interactions de l’État avec eux doivent viser à bloquer leur avancement et leur développement». De plus, selon cette politique, ces personnes «doivent être privées d’emploi si elles s’identifient en tant que baha’ies» et «privées de toute position d'influence, par exemple dans le secteur de l’éducation».