Territoires occupés Libérée après deux ans

18 septembre 2008
Nura Muhammad Shukri Jaber Al Hashlamon est libre. Cette palestinienne d’ Hebron, mère de six enfants, a été détenue deux ans en «détention administrative» – comme son mari et environ 800 autres palestiniens et palestinennes des Territoires occupés. Amnesty International s’ était engagée pour elle avec des cartes de solidarité et des actions de lettres.

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Nura a été arrêtée chez elle par les forces de sécurité israéliennes durant la nuit du 16 septembre 2006. Elle a été emmenée dans une implantation israélienne près de Hébron, dans les territoires palestiniens occupés (TPO). Le lendemain matin, elle a été conduite à la section pour femmes de la prison de Hasharon d’où elle a été transférée, à plusieurs reprises, au camp militaire d’Ofer afin d’y être interrogée.

On l’a questionnée sur ses relations avec des personnes ayant des liens avec le groupe armé palestinien, le Djihad islamique, ainsi que sur son frère et son époux qui sont également emprisonnés. Nura a été placée en détention administrative une semaine après son arrestation.

Son mari, Muhammad, est en détention administrative depuis 2005. Au cours de sa détention, Nura n’a été autorisée à voir son époux qu’une seule fois et n’a pu voir ses enfants que quatre fois.

La détention administrative

Il s'agit d'une procédure qui permet aux autorités israéliennes de détenir sans jugement des individus, de facto de manière illimitée. Aucune charge n’est retenue contre ces prisonniers et les autorités n’ont aucunement l’intention de les faire comparaître en jugement. Les autorités israéliennes affirment qu’elles considèrent les détenus placés en détention administrative comme un «risque pour la sécurité».

Cependant, les autorités n’informent pas ces détenus des raisons pour lesquelles elles sont parvenues à cette décision et ne leur donnent pas la possibilité de contester les motifs à l’origine de leur détention. L’armée israélienne peut délivrer des ordres de détention administrative pour une durée allant jusqu’à six mois. L’ordre de détention est fréquemment prolongé avant son arrivée à expiration, voire le jour même de celle-ci. Ce processus peut être répété sans limitation de durée.