Crise humanitaire à Gaza Le Conseil de sécurité de l’ONU ne doit pas laisser tomber la population civile

Amnesty International condamne le recours à la violence par les deux parties en conflit et appelle le Conseil de sécurité à adopter une résolution urgente pour mettre immédiatement fin aux attaques contre la population civile. Le respect des droits humains et du droit international humanitaire doit être garanti par l’envoi d’observateurs internationaux. Israël ne doit pas empêcher plus longtemps la livraison des biens de première nécessité et doit permettre l’accès à la bande de Gaza aux organisations humanitaires et aux journalistes.

«Le Conseil de sécurité de l’ONU ne peut pas se taire plus longtemps, face au grand nombre de victimes parmi la population civile et face aux destructions massives», a déclaré Reto Rufer, coordinateur sur Israël et les Territoires occupés auprès de la Section suisse d’Amnesty International.

Avec le début de l’offensive terrestre israélienne, les combats atteignent désormais directement les zones habitées. Près d’un million et demi de Palestiniens et Palestiniennes qui vivent dans la bande de Gaza sont touchés. Depuis le 27 décembre 2008, plus de 100 civils non armés ont été tués et plus de 2000 ont été blessés, dont beaucoup d’enfants. De plus, 165 policiers civils , qui ne prenaient pas part au conflit, ont été tués. Durant le même laps de temps, trois civils israéliens ont été tués par des roquettes tirées par le Hamas et des dizaines d’autres ont été blessés. Ces attaques ont encore détérioré la crise humanitaire qui sévissait depuis des mois à Gaza, en raison du blocus israélien.

«Le Conseil de sécurité de l’ONU a la responsabilité de garantir le respect des droits humains et du droit international humanitaire par les parties en conflit», déclare Reto Rufer. «Il est impératif qu’il adopte une résolution claire qui condamne fermement les attaques sur des civils par Israël et le Hamas et qui réclame un cessez-le-feu immédiat.»

Dans une lettre ouverte envoyée au Conseil de sécurité de l’ONU, Amnesty International exige l’adoption rapide d’une résolution et l’envoi d’observateurs internationaux. «Des observateurs internationaux peuvent contribuer à ce que tant Israël que le Hamas respectent le droit international humanitaire», explique Reto Rufer. Le Conseil de sécurité doit également faire pression sur Israël pour que les restrictions imposées à la livraison de médicaments, de nourriture et de carburant soient levées. Les organisations humanitaires et les médias doivent pouvoir accéder sans obstacle à la bande de Gaza.

«Depuis début novembre, à de rares exceptions près, l’armée israélienne empêche les journalistes et les collaborateurs des organisations d’entraide d’entrer dans la bande de Gaza», déplore Reto Rufer. «Leur présence à Gaza est pourtant absolument nécessaire, de façon à pouvoir distribuer l’aide humanitaire et à rendre compte de ce qui se passe là-bas, en particulier au sujet des attaques contre la population civile.»Londres/Lausanne, le 6 janvier 2009.

Communiqué de presse publié le 6 janvier 2009, Londres / Lausanne.
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