Les forces de sécurité cisjordaniennes sont connues pour réprimer brutalement les manifestations. © MaanImages / Magnus Johansson
Les forces de sécurité cisjordaniennes sont connues pour réprimer brutalement les manifestations. © MaanImages / Magnus Johansson

Israël et territoires occupés La police de l’Autorité palestinienne abuse de la force

La police et les forces de sécurité de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie occupée doivent cesser de recourir à une force inutile et excessive contre les manifestants, et doivent être contraintes de rendre des comptes lorsqu'elles commettent des violations des droits humains, a déclaré Amnesty International le lundi 23 septembre.

Une synthèse publiée ce 23 septembre décrit le traitement brutal infligé de façon répétée par la police et les forces de sécurité à des manifestants pacifiques, en l’absence de toute provocation et au mépris de la loi. Ce document accuse aussi les responsables de l'Autorité palestinienne d'avoir laissé les forces de l'ordre se comporter ainsi en toute impunité.

«Les normes appliquées par les forces de l'ordre lors des manifestations en Cisjordanie sont malheureusement loin d'être conformes à celles que prescrit le droit international, a souligné Philip Luther, directeur du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International. En conséquence, le droit à la liberté d'expression et de réunion est sérieusement compromis.»

Enquêtes défaillantes

Les 30 juin et 1er juillet 2012, des policiers et des membres des forces de sécurité, dont certains étaient en civil, s'en sont pris violemment à des manifestants pacifiques qui protestaient contre une rencontre qui se déroulait à Ramallah entre le président palestinien Mahmoud Abbas et un ministre israélien. Au moins cinq manifestants ont dû recevoir des soins à l'hôpital. Plus d'un an après, l'Autorité palestinienne n'a toujours pas publié de rapport complet issu de l'enquête indépendante.

Manifestants et journalistes pris pour cible

En juillet et août 2013, la police et les forces de sécurité de l'Autorité palestinienne s'en sont pris violemment à des manifestants pacifiques. Certaines agressions ont été commises par des agents en civils qui ont ciblé, afin de les intimider, les manifestantes et les journalistes effectuant un reportage sur les manifestations.

Les forces de sécurité sont également impliquées dans la mort récente de deux Palestiniens. Le 8 mai, Khaleda Kawazbeh est morte dans des circonstances inexpliquées lors d'une descente de police de l'Autorité palestinienne au village de Seir, près de Hébron. Huit autres personnes ont été blessées. Le 27 août, Amjad Odeh, 37 ans, a reçu dans la tête une balle qui lui a été fatale. Ce coup de feu aurait été tiré par la police de l'Autorité palestinienne lors d'une manifestation.

Rendre des comptes

«L'Autorité palestinienne doit de toute urgence mettre un terme à ces occurrences répétées d'actes de violence commis par sa police et ses forces de sécurité et en finir avec l'engrenage de l'impunité qui perpétue ces comportements, a affirmé Philip Luther. L'Autorité palestinienne doit veiller à ce que les policiers et autres membres des forces de l'ordre qui commettent des actes illégaux contre des manifestants et d'autres personnes soient contraints de rendre des comptes dans le cadre de poursuites pénales, et faire en sorte que l'ensemble des responsables de l'application des lois reçoivent une formation les préparant à respecter les droits des manifestants lors des missions de maintien de l'ordre.»

Amnesty International demande également à l'Union européenne, aux États-Unis d'Amérique et aux autres gouvernements donateurs qui ont apporté une aide financière à l'Autorité palestinienne pour qu'elle forme ses policiers et ses forces de sécurité d'exiger que ces forces aient à se conformer au droit international relatifs aux droits humains.

La synthèse est disponible en pièce jointe.

Communiqué de presse publié le 23 septembre 2013, Londres, Lausanne.
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