«Cette annonce des autorités du Hamas, selon lesquelles elles s’apprêtent à procéder à de nouvelles exécutions, sont profondément dérangeantes, a souligné Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. Nous reconnaissons que les gouvernements ont le droit et le devoir de traduire en justice les personnes soupçonnées d'infractions pénales, mais la peine de mort est cruelle et inhumaine, et il n'a pas été prouvé qu'elle ait un effet plus dissuasif que d'autres châtiments.»
Le procureur général du Hamas a déclaré que plusieurs «criminels» seraient exécutés en public, et que cela devait dissuader les «délinquants qui essaient de perturber la sécurité publique.» Le ministère de l’Intérieur a par la suite appuyé ces propos.
Un des condamnés, un homme de 27 ans aurait été torturé pour «avouer» le viol et le meurtre d’un garçon de six ans, alors qu’il était incarcéré pour une autre affaire. Un prisonnier de 23 ans aurait lui aussi signé des «aveux» sous la torture. Selon son avocat, il a comparu devant le tribunal en larmes, le visage contusionné. Il a expliqué à son avocat qu’il avait été suspendu par les poignets et les chevilles et battu pendant son interrogatoire.
Au moins 40 prisonniers sont sous le coup d’une sentence de mort dans la bande de Gaza, où les détenus se trouvant sous la responsabilité des forces de sécurité du Hamas sont systématiquement soumis à la torture et à d’autres mauvais traitements.
«Le Hamas doit rendre justice en poursuivant les personnes accusées d'infractions reconnues par le droit international, dans le cadre de procédures équitables, sans que la peine de mort ne soit requise et en veillant à ce que toutes les allégations de torture donnent lieu à une enquête, a poursuivi Philip Luther. Nous exhortons le Hamas à suspendre immédiatement l’ensemble des exécutions devant avoir lieu après l’Aïd el Fitr, et à aller plus loin en établissant un moratoire sur le recours à la peine capitale et en commuant l'ensemble des condamnations à mort.»
Le gouvernement formé par le Hamas dirige la bande de Gaza depuis juin 2007, et a procédé à au moins 16 exécutions depuis avril 2010. Huit des personnes exécutées avaient été condamnées pour meurtre et les huit autres pour «collaboration» avec les autorités israéliennes.