Au cours des semaines précédentes, elles ont annoncé la construction de 3 219 logements supplémentaires en Cisjordanie occupée, dont 719 à Jérusalem-Est. Toutes ces annonces ont été faites depuis l'investiture du président américain Donald J. Trump, fervent allié du gouvernement israélien en place.
Terres palestiniennes confisquées
«Depuis début 2017, les autorités israéliennes ont fait clairement savoir qu'elles comptent accélérer la construction de colonies illégales et confisquer de nouvelles terres palestiniennes, en violation flagrante du droit international, a déclaré Magdalena Mughrabi, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d'Amnesty International.
«Ce déluge d'annonces indique que le gouvernement israélien, enhardi par l'administration Trump, ne ressent pas le besoin de dissimuler les violations des droits de la population des territoires palestiniens occupés.
Les autorités israéliennes comptent accélérer la construction de colonies illégales et confisquer de nouvelles terres palestiniennes, en violation flagrante du droit international.
Contraire à la résolution onusienne
«L'impulsion visant à augmenter le nombre annuel de logements dans les colonies, qui marque le 50e anniversaire de l'occupation israélienne, va aussi à l'encontre de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée en décembre dernier, qui demande à Israël de cesser toute activité de colonisation dans les Territoires palestiniens occupés.»
Au total, depuis le début de l'année, les autorités israéliennes ont annoncé la construction de 6 219 nouveaux logements dans les colonies.
Légalisation rétroactive
La semaine prochaine, la Knesset, le Parlement israélien, doit voter un texte de loi qui légaliserait de manière rétroactive la mainmise d'Israël sur des terres palestiniennes et pourrait s'appliquer à 16 colonies de Cisjordanie.
La politique d'Israël qui consiste à installer des civils juifs dans des territoires palestiniens occupés bafoue le droit international humanitaire et s’apparente à des crimes de guerre. En outre, elle est par nature discriminatoire et se traduit par de graves violations des droits humains, notamment la destruction d'habitations, des expulsions forcées, des homicides illégaux, des détentions arbitraires et des sanctions collectives.
Expulsion à Amona
L'annonce du 1er février a été faite quelques heures avant que les forces de sécurité israéliennes ne lancent une opération visant à déloger plus de 300 colons juifs de l'avant-poste illégal d'Amona, en Cisjordanie, la Cour suprême israélienne ayant statué qu'il a été construit sur des terres palestiniennes privées et doit être évacué avant le 8 février. Des informations ont fait état de violences et de blessés parmi les policiers durant l'évacuation.
«L'évacuation d'Amona, avant-poste construit illégalement sur des terres palestiniennes il y a plus de 20 ans, est une mesure bienvenue. Cependant, les autorités israéliennes doivent veiller à ce que les forces de sécurité ne recourent pas à une force excessive contre les colons et leurs partisans.
«Elles doivent également garantir que les colons ne seront pas autorisés à réoccuper ces terres et que les propriétaires palestiniens pourront y avoir accès», a déclaré Magdalena Mughrabi.