Le village de Nabi Saleh se trouve à environ 20 km au nord-ouest de Ramallah, en Cisjordanie occupée par Israël. Il compte quelque 550 habitant·e·s, dont la plupart sont des membres de la famille Tamimi. Le village abrite également plusieurs familles de réfugié·e·s, expulsées de forces de leur domicile en 1948.
Depuis 2009, les habitant·e·s de Nabi Saleh, avec le soutien de militant·e·s internationaux et israélien·ne·s, ont organisé des manifestations contre le vol de leurs terres, contre l’occupation militaire israélienne et contre la confiscation de leur point d’eau, dont s’est emparée la proche colonie israélienne illégale de Halamish. L’armée israélienne oppose fréquemment à ces manifestations une force excessive et injustifiée. Depuis 2009, deux manifestants, Rushdi Tamimi et Mustafa Tamimi, ont été tués et des centaines d’autres blessés. Le recours excessif à la force par l’armée contre les manifestant·e·s touche le village tout entier et peut constituer une forme de châtiment collectif, interdit aux termes de la Quatrième Convention de Genève. À l’heure actuelle, 20 habitant·e·s de Nabi Saleh, dont sept mineurs, sont détenu·e·s dans des prisons ou des centres de détention israéliens.
Le 15 décembre, Ahed Tamimi et sa famille ont manifesté contre la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël. La situation a pris un tournant tragique lorsque Mohammed, le cousin d’Ahed, âgé de 14 ans, a reçu dans la tête une balle en caoutchouc tirée à bout portant par un soldat israélien. Plus tard le même jour, Ahed s’est elle aussi retrouvée face à des soldats israéliens entrés dans la cour de sa maison. Une vidéo, devenue virale depuis, montre cette adolescente désarmée en train de gifler, de bousculer et de donner des coups de pied à deux soldats israéliens portant un équipement de protection. De toute évidence, elle ne représentait aucune menace réelle pour eux. Ahed Tamimi a été condamnée à huit mois de prison le 21 mars. Cette condamnation est clairement disproportionnée par rapport à ses actions et constitue une tentative flagrante d’intimider quiconque ose s’opposer aux atteintes aux droits humains dont sont victimes les Palestinien·ne·s sous la violente occupation israélienne.
Selon Bassem Tamimi, le père d’Ahed, plusieurs habitant·e·s de Nabi Saleh ont reçu des menaces de mort sur leur compte Facebook depuis l’arrestation de la jeune fille le 19 décembre 2017.
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