Compte tenu de la catastrophe humanitaire et du risque de génocide imminent à Gaza, la manifestation demandait les mesures urgentes suivantes: arrêt immédiat du blocus qui affame le peuple de Gaza ; cessez-le-feu ; libération des otages israélien·ne·x·s et des prisonnier·ère·x·s palestinien·ne·x·s détenu·e·x·s arbitrairement ; fin de l'occupation illégale des territoires palestiniens par Israël; poursuite du financement de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA),
La manifestation étit organisée par Amnesty International, le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA), Voix juive pour la Démocratie et la Justice en Israël/Palestine ainsi que Palestine Solidarity Switzerland.
Le discours de Gabriela Mirescu Gruber, Amnesty International Suisse
«Merci à touxtes d’être ici aujourd'hui. Nous nous rassemblons pour exprimer notre horreur, pour dire notre déception et pour exprimer haut et fort nos revendications.
Nous sommes horrifié·e·x·s de voir qu'une population entière est affamée sous nos yeux, que des dizaines de milliers de personnes sont tuées et des centaines de milliers d'autres déplacées – et cela alors que le monde entier regarde.
Nous sommes déçu·e·x·s que la Suisse et la communauté internationale n’aient rien fait pendant des mois, alors que la catastrophe humanitaire à Gaza ne cessait de s’accroître et que la menace d’un génocide pèse toujours plus lourd sur le peuple palestinien.
Cette situation dure depuis bien trop longtemps : il faut prendre d'urgence des mesures pour protéger la population civile, instaurer un cessez-le-feu et apporter une aide humanitaire à la population affamée de Gaza.
Rassemblé·e·x·s aujourd’hui à Berne, nous adressons nos revendications au Conseil fédéral et au Parlement.
Nous saluons le fait que la Suisse se soit engagée activement au sein du Conseil de sécurité de l'ONU en faveur d'une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat et une aide humanitaire pour Gaza. Mais leur mise en œuvre tarde trop. Quand cette résolution sera-t-elle enfin appliquée ?
Alors que la représentation suisse au Conseil de sécurité de l'ONU s'engage pour un cessez-le-feu et une aide humanitaire, le Parlement à Berne bloque cette aide urgente et indispensable. La majorité du Parlement continue de refuser de financer l'UNRWA, l'agence d'aide de l'ONU pour les Palestinien·ne·x·s.
Il est inconcevable que le Parlement refuse de financer l'aide humanitaire, alors que des millions de Palestinien·ne·x·s souffrent de la faim.
Nous sommes stupéfait·e·x·s et horrifié·e·x·s de voir à quel point l'attitude du Parlement – mais aussi celle de nombreuses personnes et des médias en Suisse – s'est modifiée.
Où est passée la Suisse humanitaire ? Où est la Suisse des Conventions de Genève et du CICR ? Depuis quand le Parlement suisse approuve-t-il qu'une population entière soit affamée pour écraser un groupe armé comme le Hamas ?
Le refus de l'aide humanitaire n'est pas seulement une attaque contre la population civile de Gaza, mais aussi contre le droit international humanitaire, une atteinte à la réputation de la Suisse et à sa tradition humanitaire.
Ce conflit nous place face à un dilemme : le droit international est-il encore valable ? Ou est-il désormais acceptable d’affamer une population au nom de la lutte contre le terrorisme ?
La Suisse doit ici se ranger clairement du côté du droit international humanitaire.
Nos autorités doivent tout faire pour que la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU soit appliquée : cessez-le-feu, libération des otages, aide humanitaire et protection de la population civile. Toutes ces mesures ne peuvent plus attendre. Et le financement de l'UNRWA doit également continuer à être garanti.
Si la communauté internationale échoue à mettre en œuvre ces mesures, ce n’est pas que la population civile de Gaza qui est menacée. Car c’est la protection des populations civiles dans les conflits armés en général qui est ainsi remise en question, et donc l'ensemble du système international né des décombres de la Seconde Guerre mondiale : l'ONU, le droit international humanitaire et les droits humains.
Cela ne doit pas se produire. Nous devons faire pression ensemble – sur le gouvernement suisse et le Parlement. C'est pourquoi nous sommes touxtes ici aujourd'hui. Merci de votre soutien ! »