Ahmad Al Waked, Tarek Al Alo et Fares Al Zobi sont trois Syriens qui ont fui le gouvernorat de Deraa, dans le sud de la Syrie, parce que leur sécurité était menacée. Les affrontements violents entre les forces gouvernementales syriennes et les groupes armés se sont intensifiés ces derniers mois à Deraa.
Les trois hommes sont entrés au Liban dans le but de demander l'asile dans un pays tiers. Le Liban accueille plus d’un million de réfugié·e·s syriens, ce qui représente désormais plus d’un quart de la population. Dans une lettre adressée en décembre 2020 à Amnesty International, la Direction générale de la sûreté générale a confirmé que les autorités avaient renvoyé 6 002 Syriens et Syriennes entre mai 2019 et fin 2020, dont 863 en 2020, le Conseil supérieur de la Défense ayant pris la décision de renvoyer les personnes réfugiées entrés «illégalement» au Liban après le 24 avril 2019. Les renvois forcés ont été partiellement suspendus en 2020 en raison de la pandémie. Parallèlement à la décision de 2019, le Liban a interdit au HCR, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, d’enregistrer tout nouveau cas de réfugiés syriens depuis 2015.
Le 5 septembre 2021, la Direction générale de la sûreté générale a annoncé sa décision de renvoyer six réfugiés syriens accusés d’être entrés dans le pays irrégulièrement, malgré les graves risques qu’ils courraient en cas de retour en Syrie. Amnesty International a appelé les autorités à s’en abstenir. Dans une déclaration encourageante datée du 8 septembre, le général de division Abbas Ibrahim, directeur de la Sûreté générale au Liban, a confirmé que ces six hommes ne seraient pas renvoyés. Cependant, les six réfugiés syriens sont toujours détenus à ce jour. Cette affaire est une triste illustration des conséquences de la décision du Conseil supérieur de la défense d’expulser les réfugié·e·s entrés «illégalement» sur le territoire libanais après le 24 avril 2019.
Étant donné que le droit de demander l’asile est un droit fondamental et que la Syrie n’est toujours pas un pays sûr vers lequel renvoyer ces personnes, la décision du Conseil supérieur de la défense doit être annulée dans les meilleurs délais, et les réfugié·e·s venant de Syrie doivent pouvoir pleinement bénéficier de la protection du Liban. Comme Amnesty International l’a montré, les autorités syriennes prennent spécifiquement pour cible les personnes qui ont fui le pays lorsqu’elles rentrent en Syrie, les soumettant à des actes de torture, à des détentions arbitraires et des disparitions forcées.
Mobilisez-vous
Aidez-nous à empêcher l'expulsion de Ahmad Al Waked, Tarek Al Alo et Fares Al Zobi.
Écrivez une lettre ou utilisez le formulaire de contact sur le site des autorités libanaises.