Absence de progrès malgré les réformes et le rôle international pris par la Libye La situation des droits humains reste préoccupante en Libye

La détention de Max Göldi après un procès inéquitable n’est malheureusement pas unique en Libye ; de nombreuses autres personnes sont toujours détenues injustement. C’est ce que montre le rapport ...

La détention de Max Göldi après un procès inéquitable n’est malheureusement pas unique en Libye ; de nombreuses autres personnes sont toujours détenues injustement. C’est ce que montre le rapport d’Amnesty International rendu public le 23 juin 2010. ‘Libya of Tomorrow’: What Hope for Human Rights? évalue la situation des droits humains en Libye et se penche en particulier sur les failles de l’administration de la justice, l’application de la peine de mort et des châtiments corporels, l’impunité pour les atteintes aux droits humains commises par le passé et la situation des réfugiés, des demandeurs d’asile et des migrants en Libye.

« Si la Libye entend acquérir une quelconque crédibilité sur le plan international, les autorités doivent veiller à ce que personne ne soit au-dessus des lois et à ce que tous, y compris les plus vulnérables et marginalisés, bénéficient de la protection du droit. La répression des dissidents doit prendre fin », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Sud d’Amnesty International.

Des centaines de détenus continuent à languir dans les prisons libyennes après avoir purgé leur peine ou avoir été innocentés par la justice, bien que des centaines d’autres aient été libérés ces dernières années, notamment des personnes dont la détention était illégale. Malgré une augmentation modeste du degré de tolérance des autorités libyennes à l’égard des critiques, les militants continuent à être la cible de manœuvres de harcèlement.

Lors de son passage à la prison de Jdeida en mai 2009, une délégation d’Amnesty International a trouvé sur place six femmes déclarées coupable de zina (infraction définie dans le droit libyen comme des rapports sexuels entre un homme et une femme en dehors du mariage). Quatre d’entre elles avaient été condamnées à des peines de trois à quatre ans d’emprisonnement, et deux à 100 coups de fouet. Trente-deux autres femmes attendaient l’ouverture de leur procès pour zina.

Le rapport indique que les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile, en grande partie originaires de toute l’Afrique et essayant de gagner l’Italie et le reste de l’Union européenne, se trouvent en butte aux arrestations, à la détention illimitée et aux violations. Début juin, les autorités libyennes ont ordonné au bureau du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) de quitter le pays.

La Libye continue à recourir régulièrement à la peine capitale. Ce châtiment peut être imposé pour un large éventail d’infractions, notamment certaines activités assimilables à un exercice pacifique des droits à la liberté d'expression et d'association. En mai 2009, on recensait 506 condamnés à mort, parmi lesquels 50 % de ressortissants étrangers.

« Les partenaires internationaux de la Libye ne peuvent, au nom de leurs intérêts nationaux, fermer les yeux sur le bilan catastrophique de ce pays sur le plan des droits humains », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui.

Communiqué de presse publié le 23 juin 2010, Londres / Lausanne.
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