Lors d’une rencontre avec le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon à New York lundi 14 mars, Salil Shetty a exhorté l’ONU à faire davantage pour lutter contre les violations des droits humains en Libye et à tout mettre en œuvre pour que les droits fondamentaux soient placés au cœur de la réforme politique en Égypte et en Tunisie.
Le secrétaire général de l’ONU se rendra dans ces deux pays en fin de semaine, tandis que son envoyé spécial Abdul Ilah Khatib se trouve déjà en Libye.
Au cours de leur entretien, Salil Shetty a demandé à Ban Ki-Moon de signifier clairement aux autorités libyennes, et plus particulièrement au colonel Mouammar Kadhafi, qu'aucune atteinte aux droits humains ne serait tolérée.
«Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin que les Nations unies s’emploient à placer les droits fondamentaux au cœur des réformes en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, a déclaré Salil Shetty.
Les Nations unies doivent se rapprocher de la société civile
«L’ONU doit saisir l’occasion de se rapprocher des mouvements de jeunes et des organisations de la société civile qui ont tant fait pour promouvoir les droits humains et la réforme politique dans la région.»
Amnesty International salue les propositions de changement en Égypte, mais reste préoccupée par le fait que des organisations populaires, notamment des groupes de femmes, sont exclues du processus de réforme.
Les informations faisant état de violences contre les manifestants et les procès de civils devant des tribunaux militaires sont toujours d’actualité.
En Tunisie, Amnesty International s’inquiète de constater que les initiatives visant à étendre les droits politiques se heurtent à la violence dont les manifestants continuent d’être la cible. Ces initiatives omettent de préciser comment la discrimination qui touche les femmes et les fillettes sera éliminée.
Ban Ki-Moon a assuré à Salil Shetty que l’ONU faisait tout ce qui était en son pouvoir pour remédier aux problèmes relatifs aux droits humains en général, tout en admettant que certaines attentes n’étaient pas encore satisfaites, notamment dans le domaine de la prévention des violations des droits humains et de l’impunité dont jouissent leurs auteurs.