Libye Les journalistes d’Al Jazira portés disparus doivent être libérés

21 mars 2011
Amnesty International a appelé les autorités libyennes à libérer quatre journalistes d’Al Jazira détenus au secret depuis qu’ils ont été arrêtés, alors qu’ils tentaient de quitter le pays, il y a deux semaines.

Ces hommes – deux correspondants et deux caméramans – ont été arrêtés à Zantan, près de la frontière tunisienne, et pourraient risquer la torture.

Un autre caméraman d’Al Jazira, Hassan Al Jaber, a été tué dans une embuscade en Libye la semaine dernière.

«C’est le dernier exemple inquiétant d’une campagne d’attaques et de harcèlement visant les journalistes qui tentent de faire leur travail de couverture du conflit en Libye, a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

«Les autorités libyennes à Tripoli doivent révéler où se trouvent ces journalistes, les protéger de la torture et les libérer immédiatement.»

Les correspondants portés disparus sont Ahmad Val Wald-Eddin, originaire de Mauritanie, et Lutfi Al Massoudi, un Tunisien, tous deux âgés de 34 ans.

Sont également détenus le caméraman norvégien Ammar Al Hamdan (34 ans) et Ammar Al Tallou, ressortissant du Royaume-Uni.

On pense que Lutfi Al Massoudi pourrait se trouver à Tripoli, étant donné qu’un correspondant de CNN a écrit sur Twitter que l’un de ses collègues était détenu avec un correspondant tunisien dans la capitale.

De nombreux journalistes sont pris pour cibles depuis le début des troubles en Libye.

Il y a deux semaines, trois journalistes de la BBC ont été torturés et soumis à des simulacres d’exécution pendant leur détention par les forces du colonel Kadhafi.

Ghaith Abdul-Ahad, journaliste pour le quotidien britannique The Guardian, a été détenu par les autorités pendant quinze jours et mis au cachot avant d’être libéré la semaine dernière.

Lundi 21 mars, les autorités libyennes ont remis en liberté quatre journalistes du New York Times, six jours après leur arrestation.

«Les atteintes aux droits humains commises contre des journalistes qui tentent de rendre compte des faits sont totalement inacceptables et révèlent une action délibérée visant à empêcher que la vérité n’émerge du brouillard de la guerre», a ajouté Malcolm Smart.