Libye Affrontements meurtriers

15 octobre 2012
Des affrontements armés ont éclatés dans la ville de Bani Walid, à quelque 170 kilomètres de Tripoli. Amnesty International demande aux autorités libyennes d’assurer la protection des habitants et de veiller à ce que l’accès à la ville ne soit pas restreint de manière arbitraire.

Selon des habitants et des médecins locaux, les affrontements armés dans le secteur de Mardoum, sur le flanc est de la ville, ont fait trois morts parmi les habitants de Bani Walid le 10 octobre 2012. Parmi les victimes,Mohamed Mustafa Mohamed Fathallah, neuf ans, et son oncle de 25 ans, Abdel Azim Mohamed al Mabrouk. D’après leurs proches, ils ont tous deux été mortellement blessés par des éclats d’obus le 10 octobre 2012, vers 16 heures. Ils tentaient de s’abriter dans la maison d’un parent. Ces proches ont raconté à Amnesty International que les victimes avaient fui leur propre maison pour se mettre  à l’abri. Ils se trouvaient à 2,50 mètres de la maison lorsqu’ils ont été mortellement touchés.

Délégation de la société civile bloquée en route

Le 12 octobre 2012, un groupe d’hommes armés, semble-t-il membres des Forces du bouclier libyen et d’autres milices, ont empêché une importante délégation formée de quelque 120 militants de la société civile et dirigeants tribaux de se rendre à Bani Walid. Ils ont bloqué le convoi à un poste de contrôle établi à environ 60 kilomètres de la ville, sur la route principale reliant la capitale Tripoli. Selon le témoignage de deux de ses membres, cette délégation n’a pas pu poursuivre sa route, alors qu’elle avait l’autorisation de Mohammed Magariaf, président du Parlement libyen – le Congrès national général. La délégation se rendait à Bani Walid afin d’évaluer la situation sur le terrain, de rendre visite à des détenus et de s’entretenir avec des dirigeants locaux. Les membres de la délégation  ont raconté à Amnesty International qu’ils avaient ensuite eu une altercation avec les hommes armés qui tenaient le poste de contrôle et que ces derniers avaient tiré en l’air pour disperser le convoi.

Ville encerclée par des soldats et des milices

Le 25 septembre 2012, le Congrès national général a demandé aux ministres de l'Intérieur et de la Défense d’arrêter, par la force si nécessaire, des suspects à Bani Walid notamment les personnes qui auraient torturé et tué Omran Shaaban. L'homme, originaire de Misratah, est l’une des personnes à qui l'on attribue la capture du colonel Mouammar Kadhafi le 20 octobre 2011.

Depuis lors, des soldats de l'armée libyenne, des Forces du bouclier libyen et des milices armées de diverses régions du pays, dont Misratah, ont encerclé Bani Walid. Des affrontements ont éclaté dans la banlieue est de la ville. Outre les victimes recensées parmi les habitants, trois membres des Forces du bouclier libyen sont morts et 35 ont été blessés lors des confrontations près de Mardoum le 10 octobre 2012, d’après le porte-parole du chef d’état-major de l’armée libyenne.