Le 3 juin 2021, des hommes armés ont enlevé Mansour Atti, 34 ans, journaliste, blogueur et chef du Comité du Croissant-Rouge et de la Commission de la société civile d’Ajdabiyah, à proximité de son lieu de travail, à Ajdabiyah, dans le nord-est de la Libye. Depuis, sa famille reste sans nouvelles de lui et ignore où il se trouve. Selon des renseignements fiables, il serait détenu par un groupe armé dans l’est de la Libye.
Avant son enlèvement, Mansour Attia avait été interrogé à maintes reprises sur ses activités militantes par l’Agence de sécurité intérieure-Ajdabiyah, groupe armé allié aux Forces armées arabes libyennes (FAAL), un puissant groupe armé qui contrôle de fait l’est de la Libye. Mansour Atti s’était engagé pour que les élections législatives et le scrutin présidentiel prévus le 24 décembre 2021 puissent se dérouler sans répression ni coercition.
Selon des sources bien informées, un commandant du 302e bataillon, un groupe armé allié aux FAAL, a confirmé en août 2021 lors d’une réunion privée entre des chefs tribaux locaux et des groupes armés que Mansour Atti était sous leur garde. Il a toutefois refusé de préciser le lieu où il était retenu captif et de permettre à ses proches de lui rendre visite ou de communiquer avec lui.
Des membres du groupe armé qui retient en captivité Mansour Atti avaient affirmé qu’il ne serait pas libéré avant l’élection présidentielle, initialement prévue le 24 décembre 2021.
Le 22 décembre 2021, en raison de l’incapacité des autorités à confirmer une liste de candidat∙e∙x∙s éligibles et de désaccords autour du cadre légal et constitutionnel de l’élection, le scrutin a été ajourné sans qu’une nouvelle date n’ait été annoncée jusqu’à présent.
Mansour Atti risque de rester indéfiniment en détention au secret compte tenu du manque de clarté autour du calendrier électoral.
Au regard de nombreuses informations établissant que les groupes armés dans l’est de la Libye soumettent les personnes sous leur garde à la torture et à d’autres mauvais traitements en toute impunité, il est fortement à craindre que Mansour Atti puisse en être victime. Ce risque peut être atténué si une pression importante est exercée sur les FAAL afin que sa sécurité et son bien-être soient préservés.
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